L’enquête⁰ d'Audrey SAVOURNIN dans @laprovence Grandir avec un parent en #prison & les @enfants de #taulards
— lamandier13 (@WaechterJp) October 15, 2022
très complet, recommandable pic.twitter.com/xNfPZpTRGx
L’ANALYSE D’ÉRIC DELEMAR DÉFENSEUR DES ENFANTS, ADJOINT À LA DÉFENSEUR DES DROITS
"Les plus vulnérables sont rendus invisibles"
❚ Quelles sont les recommandations du défenseur des droits pour améliorer la prise en compte des enfants dont un des parents au moins est incarcéré ?
Dans le rapport de 2013, le premier rapport que le défenseur des droits avait intitulé "Intérêt supérieur de l’enfant et maintien des liens familiaux à l’épreuve de l’incarcération", il insistait sur le fait qu’il faut accorder davantage de considération au ressenti de l’enfant, à ses besoins et ses craintes, et pour cela je dirais qu’il faut davantage les écouter. C’est pour ça qu’en amont du parloir, il faudrait recueillir des informations sur la situation familiale des personnes détenues, mieux identifier l’impact de l’incarcération sur l’enfant, évaluer aussi les demandes de façon pluridisciplinaire. Cette évaluation doit contribuer à déterminer si et comment l’enfant et la personne détenue sont en mesure de supporter la réalité de cette rencontre, au-delà du simple droit de visite accordé.
❚ Il insiste aussi sur les conditions de visite elles-mêmes...
Oui, le défenseur des droits rappelle qu’il faut intégrer systématiquement un espace pour enfants et des espaces dédiés au parloir médiatisé dans les nouveaux établissements, les doter d’unités de vie familiale, de parloirs familiaux et déployer des dispositifs permettant une rencontre sans surveillance directe. Nous recommandons également de désigner un référent chargé de favoriser la prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant dans chaque établissement. Par exemple, en adaptant les jours et les horaires de visite aux contraintes scolaires, en faisant progresser les échanges épistolaires... Il est primordial de toujours prendre en compte cet intérêt supérieur de l’enfant dans l’organisation matérielle des visites.
❚ Ce qui n’est clairement pas fait dans les parloirs classiques ?
Les parloirs n’ont pas été pensés pour les enfants. Le contexte, on le voit à travers les saisines (*), peut être inquiétant pour un enfant et parfois un enfant qui aurait le désir d’aller voir son parent va s’y refuser tellement les lieux lui font extrêmement peur. Nous sommes persuadés, et les asso- ciations le pensent aussi, que si on aménage des locaux adaptés, nous aurons beaucoup plus de visites qui se dérouleront bien et donc plus de visites.
❚ Les associations ne portent-elles pas un peu seules l’amélioration des conditions d’accueil ?
Il est vraiment nécessaire d’assurer une présence pérenne des associations dans les établissements pénitentiaires, parce qu’il faut des professionnels formés au temps de l’enfance, en mesure d’accueillir la parole de l’enfant. La manière comme l’endroit où vous faites patienter un enfant avant la visite peuvent être déterminants. Il faut donc aussi qu’il y ait des modules sur l’intérêt supérieur de l’enfant dans le cadre des formations de l’administration pénitentiaire. Ce n’est pas simple- ment quelque chose de philosophique...
❚ Dans quelle mesure l’absence de statistiques est-elle préjudiciable ?
On a énormément de mal à avoir des statistiques, mais il serait important que les ministères concernés puissent avoir ces chiffres parce qu’on sait malgré tout qu’ils sont très conséquents. Les donner à nos concitoyens, au personnel de l’administration pénitentiaire, attirerait l’attention sur l’ampleur de l’impact de l’incarcération sur les enfants. Ça pourrait permettre de faire évoluer des pratiques. Les plus vulnérables sont rendus invisibles aussi par le manque d’études ou de statistiques fiables.
(*) Le défenseur des droits peut être saisi par toute personne (l’enfant lui-même inclus) qui estime que les droits de l’enfant ne sont pas respectés ou qu’une situation met en cause son intérêt.
L’enquête
Grandir avec un parent en prison
Dossier réalisé par Audrey SAVOURNIN
Selon le peu d’estimations dont on dispose, 95 000 enfants sont confrontés à l’incarcération d’au moins un de leurs parents chaque année en France. Ignorés, au mieux, quand ils ne sont pas stigmatisés
Au mieux, on les ignore. Au pire, on les stigmatise. Mais jamais on ne se soucie d’eux. Alors que selon les rares estimations, ils seraient 95 000 enfants confrontés chaque année en France à l’incarcération d’au moins un de leurs parents. 95 000 à faire face à un "traumatisme injuste avec lequel on doit apprendre à vivre", résume Maxyme, un quasi-trentenaire dont le père a été incarcéré de ses 8 ans à sa majorité. 95 000 à être "punis alors qu’on n’a rien demandé", dit-il aussi, avant de plaider pour que la parole se libère.
Car "c’est difficile de parler de la détention", insiste la sociologue Caroline Touraut, passée par l’administration pénitentiaire et aujourd’hui chargée d’études à l’Observatoire national de la protection de l’enfance. À plus forte raison quand les mots et le recul manquent, quand on est soumis aux autorisations des adultes pour s’exprimer et quand on ne nous demande pas notre avis. "La situation des proches de détenus fait l’objet de peu de travaux de recherche, c’est toujours ce qui se passe à l’intérieur qui fascine, et peu ce qui se passe à la périphérie de la détention, alors qu’on voit bien à quel point la prison a un impact bien au-delà de ses murs", poursuit l’auteur de La famille à l’épreuve de la prison. Quant aux enfants en particulier : "Il n’y a pas d’étude sur ceux d’aujourd’hui et pas plus sur les personnes adultes qui auraient vécu ça étant jeunes. C’est une situation qui est peu considérée, même dans le débat public, dans les politiques publiques. Et en même temps, il y a un ensemble de stéréotypes, de préjugés moraux sur les enfants de détenus, c’est des ’cassos’, etc., etc. Il y a encore une association taulard-famille de taulard." Pourtant, comme le rappelle Florence Duborper, la directrice du Relais parents-enfants Paca, au centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille, "un enfant qui a un parent en prison, il n’a rien fait, il n’y peut rien et il en souffre forcément". Il souffre de l’absence évidemment, mais aussi, souvent, du mensonge, du tabou, du silence imposé. Il apprend à vivre dans l’inquiétude pour la personne détenue, dans la honte quand l’incarcération est révélée, dans les interrogations sur l’acte, la déviance de son parent, le déterminisme familial et social... Grandir avec un parent en prison, ça laisse des traces. "Le parcours de mon père m’a marquée, toute ma vie, encore jusqu’à présent, je pense jusqu’à la fin", confie ainsi Géraldine, aujourd’hui âgée de 41 ans, qui a passé une bonne partie de son enfance, puis son adolescence, avec son père derrière les barreaux. "On n’est pas indemne, on se construit avec ça, mais il y en a qui s’en sortiront bien et puis d’autres moins bien", souligne Florence Duborper, qui accompagne depuis trente ans les familles dans lesquelles il y a blocage pour permettre le maintien du lien auquel elles ont droit.
Un lien malmené, malgré la mobilisation des associations et les progrès réalisés par l’administration pénitentiaire qui a notamment désigné des référents et créé des unités de vie familiale (lire ci-dessous). "Accueillir des enfants à l’intérieur d’un milieu clos comme celui-là, avec ses règles de sécurité strictes, c’est délicat", reconnaît Philippe Dufour, responsable du quartier femmes et mineures des Baumettes. "Ça reste un im-pensé, regrette Gérard Benoist, le président de l’Uframa. Essayons d’humaniser et de penser que parmi les 70 000 personnes détenues en France, des hommes dans 96 % des cas, beaucoup sont parents. Il faut réfléchir à des conditions adaptées pour maintenir des relations vivantes."
"On n’est pas indemne, on se construit avec ça."
FLORENCE DUBORPER
DES DROITS GARANTIS PAR LA CONVENTION DES DROITS DE L’ENFANT
En ratifiant la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide) en 1990, la France a reconnu que l’enfant est détenteur de l’ensemble des droits de l’homme dès sa naissance. L’indissociabilité et l’interdépendance de ces droits définissent "l’intérêt supérieur de l’enfant", principe qui doit guider toute décision ou pratique le concernant. Cela s’applique évidemment à l’univers carcéral.
L’article 12 notamment insiste sur la prise en compte de la parole des enfants qui ont, par ailleurs, le droit d’être informés de la détention de leur parent et des motifs, avec des mots adaptés à leur âge. Ils ont également le droit au respect de leur vie privée, ce qui est mis à mal par la surveillance. Et le droit, garanti par l’article 9, d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec leurs parents.
DES RÈGLES STRICTES
Les enfants dont un parent est incarcéré ont les mêmes droits et les mêmes obligations que les adultes qui souhaitent rendre visite à une personne détenue. Ils peuvent donc se rendre au parloir s’ils sont accompagnés d’une personne majeure (jusqu’à leurs 16 ans), ont obtenu un permis de visite, ont réservé un parloir et se sont présentés en avance pour passer ensuite les mêmes contrôles de sécurité que les adultes (portiques, fouille éventuelle).
DES PARLOIRS DIFFICILES
Un parloir, c’est la plupart du temps un petit box surveillé, une table et des chaises : ni toilettes, ni point d’eau, ni support pour nourrir l’échange. Un contact physique est autorisé mais l’enfant ne peut y amener ni jouet ni nourriture, tout juste un dessin, des documents scolaires, un doudou, une sucette et un biberon pour les bébés. En général, il peut passer 30 à 45 minutes avec la personne détenue (parfois plus, en centre de détention et maison centrale).
DE NOUVEAUX DISPOSITIFS PLUS ADAPTÉS
Des visites peuvent être possibles avec les Relais enfants-parents, des associations qui disposent d’une salle de jeu beaucoup plus adaptée à l’intérieur de certains établissements pénitentiaires, où les enfants peuvent rester environ deux heures avec leur parent détenu et un bénévole. C’est le plus souvent réservé aux mineurs placés ou qui ne peuvent être accompagnés, et ça ne représente que 5 % des visites selon l’Uframa. Les établissements récents sont équipés d’unités de vie familiale (UVF), de petits appartements, toujours dans la prison, où les détenus peuvent passer jusqu’à 48 h avec leurs proches, sans surveillance directe. Enfants et parents peuvent par ailleurs échanger par téléphone, à l’initiative du parent uniquement, depuis sa cellule généralement, et par courrier. Enfin un bébé peut être accueilli avec sa mère détenue en quartier nursery, jusqu’à ses 18 mois voire plus à certaines conditions.
LIEUX RESSOURCES
Des assos au côté des familles
Une famille confrontée pour la première fois à l’incarcération de l’un des siens est très souvent désemparée. Comment garder le secret ? Comment en parler à l’enfant ? Comment obtenir un permis de visite ? Comment réserver un parloir ? Les questions sont nombreuses et les réponses difficiles à trouver. Les lieux ressources sont rares mais ils existent et peuvent être extrêmement précieux.
On citera les Relais enfants-parents Paca à Marseille, Pont d’Avignon ou du Var, et les membres de l’Union nationale des fédérations régionales des associations de maisons d’accueil des familles et proches de personnes incarcérées (Uframa), présentes à proximité des maisons d’arrêt de Luynes, Grasse et Nice, de la maison centrale d’Arles, des centres pénitentiaires d’Avignon Le Pontet et Toulon La Farlède, des centres de détention de Salon, Tarascon et Draguignan ou encore de l’établissement pour mineurs de la Valentine à Marseille. Leurs coordonnées sont répertoriées sur le site de l’Uframa : www.uframa.org.
Cette dernière a également édité de petites histoires illustrées, les "carnets de l’enfant", ainsi qu’un dessin animé et des "carnets de parents" pour aider les adultes à évoquer l’incarcération - et le port du bracelet électronique - avec leurs enfants. Ils sont eux aussi consultables sur le site de l’association, tandis qu’un site spécifiquement dédié aux adolescents a été créé : gardercon-tact.fr.
SIX ÉPISODES À ÉCOUTER
"Enfants de taulards", le podcast de la Provence
documentaire
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Mila, Adel, Imane et Rania ont entre 5 et 13 ans. Chacun a son caractère, son ressenti, sa façon de vivre avec la détention de leur papa, incarcéré depuis trois ans. Vivre au rythme des coups de téléphone et des parloirs. Vivre avec le manque et l’inquiétude. Vivre au jour le jour sans trop penser à la quinzaine d’années qu’il doit passer derrière les barreaux. En se focalisant plutôt sur le soulagement de retrouver leur maman qui sort, quant à elle, de huit mois de prison. Arbia, elle, se projette volontiers dans deux ans, quand son frère sera libéré. Pleine d’espoir mais aussi d’interrogations sur "l’après", cette quinquagénaire s’est beaucoup impliquée pour protéger au mieux ses neveux et ses nièces. Comme elle a pu préserver auparavant les enfants qu’elle accompagnait en tant qu’éducatrice spécialisée. Géraldine et Maxyme, enfin, sont de jeunes adultes. L’incarcération de leur père, aujourd’hui décédé pour l’une, libre pour l’autre, est derrière eux. Mais elle traîne toujours comme une ombre. Elle a marqué leur enfance, leur adolescence, leur construction.
ADEL, IMANE, RANIA, ARBIA, GÉRALDINE ET MAXYME TÉMOIGNENT
"C’est comme vivre avec une cicatrice ouverte toute sa vie"
La prison, c’est ou ça a été leur quotidien, bien malgré eux. Un quotidien pesant qu’Adel, Imane, Rania, Arbia, Géraldine et Maxyme ont beaucoup (eu) tendance à taire, mais qu’ils ont finalement accepté de raconter, anonymement. Parce que "c’est une manière de transformer quelque chose de négatif en positif, en me disant que si ça peut arriver aux oreilles d’enfants, d’adolescents, ça peut peut-être aider, adoucir une peine ou ouvrir d’autres perspectives sur comment c’est possible de se construire", explique Géraldine, dont le père est décédé en prison quand elle avait 18 ans et qui s’épanouit en tant que musicienne et comédienne. Et d’ajouter en riant : "Puis très égoïstement je me dis que ça peut aussi me servir à adoucir ma peine ! Ça contribue à mettre du baume, à travailler la cicatrice pour qu’elle diminue de plus en plus et qu’elle ne soit plus que superficielle. Puis, plus généralement, c’est une manière de faire passer des messages." Faire entendre la voix de ces enfants occultés. "Je ne me rappelle pas avoir eu la possibilité de dire ce que je ressentais, prolonge Maxyme, dont le père a été incarcéré quand il avait 8 ans et qui en a aujourd’hui 29. J’aurais peut-être pu éviter certains écarts, du temps perdu et des énergies gâchées si j’avais eu la chance d’avoir quelqu’un qui aurait eu le même vécu, parce que si t’as pas vécu ça, tu peux pas comprendre, tu peux faire bac + 5 pour être éducateur spé, si t’es pas entré dans une prison pour voir ce que c’est un parloir parental, tu peux pas comprendre. Je suis convaincu que beaucoup de gens vivent avec ça sans l’extérioriser et je pense que c’est un mal parce que c’est comme vivre avec une cicatrice ouverte toute sa vie."
Sa cicatrice, ouverte le jour de l’arrestation, se referme doucement, vingt ans après la libération de son père. Mais elle est bien là et le pousse, lui aussi, à témoigner en espérant être utile aux enfants d’aujourd’hui. À ceux à qui on tente de faire croire que "papa est en voyage" ou "au travail".
Ceux qui découvrent la prison sans savoir vraiment pourquoi on les prive brusquement de leur parent. Ceux qui atterrissent en foyer ou déménagent au gré des transferts d’un établissement pénitentiaire à l’autre. Ceux qui cachent l’incarcération aux copains d’école. Ceux qui ont peur d’être condamnés, eux aussi, à "finir en prison". Ceux qui attendent l’appel du soir, s’inquiètent de la violence du milieu carcéral et sacrifient leurs week-ends pour des parloirs bien hostiles, pourtant centraux. "La relation avec mon père entre mes 11 ans et mes 15 -16 ans, c’était une demi-heure par semaine dans un box dégueulasse, où il y avait du tabou... Qu’est-ce qu’on peut maintenir comme lien ?" interroge Géraldine. "Pendant une heure dans le week-end, on était détenus aussi, résume Maxyme. C’est là qu’on voit qu’on n’est pas pris en compte. C’est pas parce qu’on a un papa en prison qu’on doit se confronter à un univers complètement glauque, où même les personnes sont froides avec nous. On a le mérite d’être là, avec tout l’altruisme et tout l’amour qu’on peut avoir à ce moment-là, pour pas laisser des personnes pourrir en prison, on n’a pas à subir ça.""C’est pas la détention qui s’adapte aux enfants, ce sont les enfants qui s’adaptent à la détention", regrette Arbia, éducatrice qui a accompagné des mineurs en visite, puis ses propres neveu et nièces, sans jamais le leur imposer. "C’est pas des enfants qui auront fait sept ans, dix ans de parloir, c’était pas envisageable. Ce qui était envisageable, c’était qu’ils fassent leurs devoirs, qu’ils voyagent, que le petit garçon il fasse son foot le dimanche matin. On s’est dit ’non c’est pas leur peine’, leur peine c’est que pendant douze années, ils ne verront plus leur père comme ils le veulent, pourvu qu’ils en aient le moins de destruction possible. »
"C’est pas la détention qui s’adapte aux enfants, ce sont les enfants qui s’adaptent à la détention."
ARBIA
Confronté à l’incarcération de son papa depuis trois ans, et à celle de sa mère pendant huit mois, Adel n’a pas renoncé aux visites. "J’aime pas aller là-bas parce qu’y a rien à faire et parce qu’y a des gens qui ont fait des braquages, qui ont fait des viols... confie cet enfant de 9 ans. C’est pas un endroit pour nous. C’est pour les voyous. Mais l’essentiel, c’est de voir papa." Le serrer dans ses bras, s’assurer qu’il va bien, partager un peu de son quotidien. Ses grandes sœurs ne disent pas autre chose. Et si Imane, 10 ans, pouvait changer une chose dans sa vie, elle ferait "en sorte que la prison, ça n’existe plus, que mon père il ira plus jamais, et ma mère non plus". Quant à Rania, 13 ans, elle s’accommode de la situation : "C’est pas que j’aurai pas une vie normale... C’est que je sais que ça a un peu gâché mon enfance. »
La Provence Arles - samedi 15 octobre 2022 Le dossier « Les enfants de taulards »