Après-guerre, Marie-Louise et Marie-Thérèse ont vécu six ans à la prison de Pontaniou, à Brest, où leur père était surveillant militaire. Elles se souviennent aujourd’hui avec nostalgie de « leurs années de détention ».
Par Valérie Gozdik
Après-guerre, ces deux sœurs habitaient à la prison de Pontaniou, à Brest, ù leur père était surveillant militaire. Elles se souviennent aujourd’hui avec nostalgie de « leurs années de détention ». https://t.co/96Hj2OJjdq
— framafad paca corse (@WaechterJp) October 10, 2023
« La prison, c’était notre maison mais il fallait sonner et quand nous sortions, eh bien il fallait sonner aussi. Notre chat Pompon miaulait aussi pour sortir comme pour entrer », confie Marie-Thérèse, une Brestoise de 81 ans. « Quand nous devions donner notre adresse, nous disions simplement que nous habitions à la prison militaire », enchaîne Marie-Louise, sa sœur de 87 ans. Les deux femmes ont habité Pontaniou de 1946 à 1952, quand ce bâtiment historique du quartier de Recouvrance, qui devrait être prochainement réhabilité, était une prison militaire. Leur père y était surveillant et la famille disposait d’un logement de fonction, au deuxième étage. À l’occasion des Journées du patrimoine, alors que le bâtiment était pris d’assaut par le public, les deux sœurs n’ont pas pu assister à la visite. Mais en jetant un œil dans la cour, dans le décor de leurs jeunes années, elles sont immédiatement redevenues des petites filles. Leur première réaction est sortie comme un cri : « On voyait cela beaucoup plus grand ». En voyant l’intérieur du bâtiment, Marie-Thérèse a été saisie par l’émotion, « à notre époque, tout était impeccable, comme neuf ».