Mende: l’association Accueil familles de détenus crée du lien avec la prison

JUSTICE

En assemblée générale, elle a donné la parole au directeur de la maison d'arrêt, au procureur de la République, et à la directrice adjointe du Service pénitentiaire d'insertion et de probation.

Thierry Levesque


Vingt-quatre Lozériens font actuellement partie de l’association mendoise Accueil familles de détenus, qui chaque semaine reçoit des proches de personnes incarcérées à la maison d'arrêt. Dans le local dédié, rue Charles-Morel, ils réconfortent les femmes et les enfants, avant ou après les parloirs, organisés trois après-midi par semaine, les mardis, jeudis et samedis. 


IIs confectionnent aussi des colis de Noël, qui sont distribués aux détenus pendant la période des fêtes. Certains sont également visiteurs de prison, et vont régulièrement à la rencontre des personnes incarcérées.


Ces bénévoles de l’association Accueil familles de détenus se sont retrouvés en assemblée générale à l’hôtel du Pont-Roupt, autour de leur présidente, Nicole Hernandes. Invité de la réunion, Vincent Blériot, le procureur de la République, à présenté la réponse pénale après un crime où un délit. « Si le tribunal condamne, on rentre dans la phase d'exécution de la peine, a-t-il expliqué. Peut rentrer en ligne de comple le juge d'application des peines, qui confie les personnes condamnées au service pénitentiaire. Et le Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) intervient. »


Le choc du monde carcéral


refaire nation

RÉSILIENCE

La justice restaurative « est un dispositif importé du Canada, à révélé Véronique Vidal. Il amène des résultats assez satisfaisants. »

« Nous y croyons beaucoup. C’est la seule solution », a approuvé Vincent Blériot. Le procureur de la République a révélé l’avoir « vu en œuvre au Rwanda. ll faut reconstituer. De nouveau faire revivre ensemble des gens qui se sont haïs. Retrouver un équilibre. Pour que ce pays refasse nation. Et ça fonctionne très bien, y compris sur des crimes très graves. »

Emmanuel Eynard, le directeur de la maison d'arrêt de Mende, a poursuivi la présentation, en expliquant que « les familles de détenus subissent. C’est la première fois qu’elles sont en contact avec le monde carcéral.


Cela fait toujours un choc. Heureusement que vous êtes là. Vous êtes un partenaire. Vous participez à la vie de l’établissement. »


Celui qui dirige l’établissement pénitentiaire depuis un an à révélé qu'il « y à très peu d’incidents, même s’il y en a, à la marge. La maison d'arrêt date de 1890. Il y a en ce moment 59 personnes, dont 24 Lozériens. Donc une forte population de l'extérieur. Vous avez un rôle primordial. Les familles font de la route. Le point accueil a toute sa place. »


Pour gérer les détenus, le directeur dispose de « 36 personnels, moi inclus. Nous sommes voués à avoir des personnes prévenues, en attente de jugement, ou des gens condamnés à des peines inférieures à deux ans de prison. Tout est mis en œuvre pour la réinsertion. »


Directrice adjointe du Spip de Lozère, Véronique Vidal a décrit son service, « autonome, de taille humaine. Et une connaissance des personnes détenues.

Nous devons lutter contre la récidive. Vous faites partie de notre partenariat », a-t-elle clamé aux bénévoles d'Accueil familles de détenus.

Le Midi Libre - 5 avril 2023

PLAN DU SITE - © la FRAMAFAD PACA & CORSE- 2024 - Pour nous joindre