Pour la deuxième fois en quelques semaines, dans la nuit de mercredi à jeudi, deux personnes ont été arrêtées alors qu’elles faisaient une livraison du centre de détention par les airs.
Ils tentent de livrer la drogue par drone à la prison de Salon
— framafad paca corse (@WaechterJp) December 9, 2023
Pour la deuxième fois en quelques semaines, dans la nuit de mercredi à jeudi, deux personnes ont été arrêtées alors qu’elles faisaient une livraison du centre de détention par les airs. @laprovence pic.twitter.com/1if6T74fIl
• Florent BONNEFOI
Le cannabis et les téléphones portables qui circulent en prison n’arrivent pas tous par l’opération du Saint-Esprit. Aux frondes et autres visites aux parloirs s’est ajoutée ces dernières années une autre technique, beaucoup plus moderne : la livraison par drone. L’arrivée sur le marché d’appareils de loisirs en vente libre, faciles à piloter à plusieurs kilomètres de distance et capables d’emporter une charge utile de plusieurs centaines de grammes, a vite trouvé des débouchés illicites aux abords des centres pénitentiaires. Et il est désormais courant de voir arriver drogue et autres objets prohibés par les airs.
Mais si ces engins sont relativement discrets, la manœuvre n’est pas sans risque pour les télépilotes. Ces zones strictement interdites de survol font parfois l’objet d’une surveillance particulière et les forces de l’ordre ont pris l’habitude de scruter les environs en quête d’engin et de personnages suspects.
À Salon-de-Provence, deux hommes d’une vingtaine d’années l’ont découvert à leurs dépens dans la nuit de mercredi à jeudi. C’est une patrouille de police-secours qui est tombée sur deux personnes en pleine livraison, vers 4 h 30 du matin, chemin des Tourterelles, à quelques centaines de mètres du centre de détention de Salon.
Le télépilote, âgé de 28 ans, a été arrêté en flagrant délit en possession de téléphones portables, de paquets de cigarette et de quelques grammes de cannabis. Son complice a d’abord réussi à prendre la fuite en voiture, mais le véhicule n’étant pas volé, le jeune homme, qui se savait recherché, s’est finalement rendu au commissariat jeudi soir, où il a lui aussi été placé en garde à vue. Les deux suspects devaient être déférés en vue de leur comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence.
Une autre équipe prise en flag’ par les gendarmes
Cette affaire n’est pas la première à Salon. La précédente tentative ne date même que de quelques semaines (La Provence du 10 octobre 2023).
Le 5 octobre dernier, c’est un autre jeune homme qui avait été intercepté dans des circonstances similaires, mais cette fois par la gendarmerie nationale. Car le télépilote avait pris ses précautions : il se trouvait à plus d’un kilomètre de la prison, et de l’autre côté de l’autoroute A54, sur la commune de Grans.
Mais son appareil avait été signalé au Centre d’opérations et de renseignements de la gendarmerie, à Marseille, qui avait pu localiser l’émetteur de la télécommande et guidé une patrouille de la brigade de Lançon-Provence. Amine, 18 ans, était caché dans un buisson avec, dans un sac près de lui, 850 g de cannabis, quelques grammes de cocaïne et des téléphones portables prêts à être livrés au détenu.
Face au tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, il avait confié avoir accepté cette mission à risque pour 500 euros. En dépit d’un casier vierge, il avait écopé de 18 mois de prison ferme dont six avec sursis probatoire de deux ans. Une peine aménageable et toutefois assortie de 140 heures de travail d’intérêt général.
En octobre, le pilote pourtant très loin avait été trahi par sa télécommande
LA PROVENCE - 2 décembre 2023