Les agents pénitentiaires d'Orléans-Saran demandent davantage d’effectifs

"Ils passent plus de temps à la prison qu'avec leur famille" 

A l'appel du syndicat FO - Justice, des agents de la prison d'Orléans-Saran ont mené une première action de mobilisation pour protester contre le manque d'effectif et le système de paiement des heures supplémentaires.

Des dizaines d'agents du centre pénitentiaire d'Orléans-Saran (Cepos) se sont rassemblés devant l'établissement, mardi 12 septembre au matin, à l'appel du syndicat FO - Justice. Ils ont effectué un retard dans leur prise de service, pour dénoncer un manque d'effectif et réclamer le paiement des heures supplémentaires.

"Les agents sont exténués. Ils enchaînent les journées de 12 heures en continu. Il y a une fatigue psychologique et physique, qui entraîne des arrêts maladies", explique Mickaël Petit.


"Les agents sont des êtres humains"

Le secrétaire local du syndicat FO - Justice parle d'un manque de 41 surveillants pénitentiaires, confirmé par la direction interrégionale des services pénitentiaires de Dijon.

"Ce n'est pas rien ! La situation s'aggrave depuis la rentrée. On ne reçoit pas d'effectifs alors qu'il y a des sorties d'école, regrette-t-il. Les agents sont des êtres humains. Quand vous arrivez le matin et que vous avez un gradé et deux agents pour ouvrir un secteur d'hébergement, ce n'est pas normal."

MICKAËL PETIT (secrétaire local FO - Justice)


D'après Mickaël Petit, pour assurer le bon déroulement de cette mission, un gradé et dix agents seraient nécessaires.

Le Cepos compte 356 agents, dont 264 personnels de surveillance. "Les besoins en effectifs sont bien connus et sont portés au niveau de l’administration centrale", assure la direction interrégionale.

"Pour combler les vacances de postes, l’administration pénitentiaire organise chaque année deux campagnes de recrutement. Également, la mise en œuvre progressive du "surveillant-acteur" et la réforme statutaire qui entrera en vigueur au 1er janvier 2024 visent à accroître l’attractivité de la profession."

DIRECTION INTERRÉGIONALE


Un blocage total de l'établissement envisagé

FO - Justice déplore, aussi, le système actuel de paiement des heures supplémentaires, limité à 108 heures par trimestre. "On ne nous paye pas au-delà. On peut les reporter au trimestre suivant, mais c'est un cercle vicieux. Pour faire baisser les heures supplémentaires, il faut des effectifs que nous n'avons pas."

La direction interrégionale souligne que "le régime spécial des surveillants pénitentiaires prévoit la possibilité de rappels pour nécessité de service. Les heures supplémentaires sont ensuite payées, conformément aux règles fixées par la comptabilité publique."

Le projet pénitentiaire prévu aux Groues est "à l'arrêt", assure la mairie d'Orléans

Le syndicat attend un retour de la direction "avant la semaine prochaine", et ne ferme pas la porte à un blocage total de l'établissement. "Il ne faut pas oublier que les agents passent plus de temps à la prison qu'avec leur famille", rappelle Mickaël Petit.

En chiffres

541 détenus hommes au sein du quartier maison d’arrêt pour une capacité théorique de 462 places (soit 117% de taux d’occupation)
199 détenus hommes au sein du quartier centre de détention pour une capacité théorique de 209 places (soit 95% de taux d’occupation)
56 détenues femmes au sein du quartier femmes pour une capacité théorique de 30 place (soit 186% de taux d’occupation)
32 personnes détenues au sein du quartier de semi-liberté pour une capacité de 60 places (soit 53% de taux d’occupation).

Élodie Pradel

La République du Centre - 15 septembre 2023

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