« Atteintes graves et répétées » en prison

Surpopulation, punaises de lit, vétusté : la défenseure des droits dénonce des "atteintes graves et répétées" en prison

7878. C'est le nombre de dossiers traités en 2023 par les 150 délégués de la défenseure des droits présents dans les prisons françaises. Surpopulation, refus de soins, fouilles intégrales abusives... l'autorité administrative indépendante, chargée de veiller "au respect des droits et libertés", selon la Constitution, se dit "de plus en plus saisie" par des détenus. 


Dans un communiqué publié jeudi le 7 novembre 2024, la défenseure des droits, Claire Hédon, dresse "un constat alarmant" et alerte les pouvoirs publics sur "les atteintes aux droits graves et répétées" subies par les détenus. Avec 79.631 détenus en France au 1ᵉʳ octobre, "il n'y a jamais eu autant de personnes en prison", souligne l'institution, qui estime "la surpopulation entraîne une atteinte à la dignité" des détenus.

"Défaillance de tous les services publics"

La densité carcérale , en moyenne de 127,9%, "atteint 200% dans certains établissements". Des chiffres "extrêmement préoccupants" alors que les installations sont "parfois vétustes et détériorées", avec dans certains cas des "infestations de rongeurs et punaises de lit".

Cette saturation des prisons aggrave les problèmes liés au "manque de personnel", estime la défenseure des droits. En particulier les services de santé, "dépassés", qui "ne peuvent offrir une prise en charge à tous les détenus". La surpopulation "conduit à une défaillance de tous les services publics auxquels doivent pouvoir accéder les détenus", tant en matière d'éducation, que de formation ou de justice, poursuit-elle.

Un recueil de fiches explicatives à la disposition des détenus

Dans ce contexte, l'institution appelle les pouvoirs publics "à des actions urgentes et d'ampleur". Elle demande en premier lieu un recours plus fréquent à des peines alternatives à la prison, comme les travaux d'intérêt général, pour soulager les établissements pénitentiaires. Elle demande également d'instaurer "un contrôle interne, au sein de l'administration pénitentiaire", du respect de la déontologie par ses agents.

Le recours aux fouilles intégrales, jugé "massif", devrait notamment rester "exceptionnel", estime le communiqué, qui dénonce une pratique "humiliante et dégradante".

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Pour aider les détenus "à mieux connaître leurs droits et à les faire respecter", la défenseure publie un recueil de fiches explicatives, qui sera mis à disposition dans les bibliothèques des établissements pénitentiaires. Écrit "dans un langage clair et accessible", il contient notamment des conseils pour les détenus jugés "les plus vulnérables", notamment les personnes âgées ou étrangères.


La rédaction de TF1info avec AFP

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