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Face au record de surpopulation carcérale, la contrôleuse générale des prisons réclame des mesures similaires « au temps du Covid ».

Elle a atteint un nouveau record en mars, avec 76 766 personnes incarcérées pour une capacité de 61 629 places. L'inquiétante progression de la surpopulation carcérale se poursuit. Suscitant la « colère » de la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. 

« Vu l'urgence, il faudrait prendre des ordonnances comme du temps du Covid n, estime Dominique Simon not. Des ordonnances avaient « permis de faire sortir des détenus à quinze jours, ou un mois, de leur fin de peine » — excepté pour les violeurs, violents conjugaux, condamnés pour terrorisme, etc.

Ceux qui sont sortis sous le contrôle du juge d'application des peines étaient accompagnés par les services pénitentiaires d'insertion et de probation. Et cela s'est très bien passé. Où serait le drame de recommencer aujourd'hui ?»

Elle rappelle que le Conseil de l'Europe lui-même vient d’exprimer sa « profonde préoccupation » face au taux moyen d'occupation de 148,7 % dans les maisons d'arrêt françaises, où sont envoyés les condamnés à de courtes peines et les personnes dans l’ attente de leur jugement.

Le plan prisons du gouvernement ?

« 4 100 places ont été réalisées sur 15 000 promises d'ici à 2027. Vu le retard, ça m'étonnerait qu'on y arrive. »

La situation pour les détenus et les surveillants est « épouvantable », insiste Dominique Simonnot (« Tout est vicié par la surpopulation », poursuit-elle : l'accès à l'hygiène, aux activités, à la formation, au travail, aux soins. Pour en finir avec une « surpopulation structurelle », elle plaide pour un système de régulation carcérale l'entrée d'un nouveau détenu serait compensée par la sortie - sous contrôle - d'un autre, le plus proche de la fin de sa peine.

Philippe MIRKOVIC

Ouest France - le 12 avril 2024