La situation dans les prisons à ce jour

Le point sur la situation une semaine après l’assassinat de deux surveillants de prison avec la Marseillaise (3X), La Provence (3X), Aujourd’hui en France, Le Midi Libre

Marseille. Le blocus maintenu
aux Baumettes

Déçus des résultats de la rencontre de leur intersyndicale avec le ministre de la Justice, après l’attaque d’un convoi carcéral dans l’Eure où deux agents pénitentiaires ont trouvé la mort, les agents continuaient ce jeudi 16 mai de bloquer la prison, et ce « jusqu’à nouvel ordre ».


 • Mireille Roubaud

Ce n’est pas à la hauteur de nos attentes. Deux de nos collègues sont morts quand même. » Devant la prison des Baumettes (9e), de bon matin, ils sont encore nombreux à se réchauffer auprès du feu de palettes. Après l’attaque d’une escorte d’extraction le mardi 14 mai au péage d’Incarville, dans l’Eure, entraînant la mort de deux agents pénitentiaires, « on est toujours en deuil », pose un surveillant. « Nous avons présenté aux agents le relevé de décisions issu de la rencontre mercredi avec le garde des Sceaux, ils ne sont pas satisfaits », explique Jean-Charles Allen, secrétaire local Ufap-Unsa Justice.

Cela coince d’abord sur les véhicules alloués au pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ). Le ministère propose de les banaliser, d’augmenter leur nombre « progressivement » et « d’examiner leur sécurisation » en changeant les rétroviseurs ou avec l’installation de vitrages sécurisés, quand la plupart d’entre eux sont en mauvais état et affichent un gros kilométrage au compteur, témoignent les agents. « Mais ce sont toutes les équipes de sécurité pénitentiaire qui doivent en bénéficier », s’indigne Catherine Forzi, secrétaire locale FO Justice des Baumettes. « Avoir un véhicule blindé par direction interrégionale des services pénitentiaires, ça ce serait une belle victoire », estime Aïcha Khelfa, secrétaire régionale adjointe CGT Pénitentiaire.

Sortir des promesses

Armement, extension du dispositif anti-drones, brouillage des téléphones portables, chiens de spécialité stupéfiants… « C’est déjà en cours d’expérimentation, il suffit juste que cela fonctionne, ce ne sont pas des avancées », résume Catherine Forzi. Côté formation, s’ils ne sont pas contre, les agents aimeraient avoir le temps de les mener à bien. « On se retrouve pris par le rouleau compresseur de l’administration, à devoir reporter nos repos, à enchaîner les heures supplémentaires, on n’a pas le temps de se former », déplore Jean-Charles Allen. Surtout, les syndicats réclament un calendrier pour sortir des « simples promesses ». « Tant que nous n’aurons pas quelque chose de concret avec des dates de mise en application, ce sera bloqué », affirme Aïcha Khelfa.

En attendant, à l’intérieur de l’établissement, la tension monte. Si les syndicats se sont organisées pour « éviter le sur-accident », le service de nuit et les officiers assurant l’encadrement des détenus, la distribution des plateaux-repas, du tabac et l’accès aux soins, la situation pourrait rapidement se dégrader, les promenades n’étant plus assurées. Dans la soirée, les syndicats préparaient des contre-propositions, le blocage se poursuit.

Mireille Roubaud

La Marseillaise - le 17 mai 2024

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Les surveillants de prison maintiennent la pression

Au troisième jour de blocage, les syndicats restent mobilisés, le syndicat des avocats de France dénonce une dégradation des conditions de détention.


• M.R.

Nouveau rendez-vous ce vendredi 17 mai au ministère de la justice pour l’intersyndicale CGT pénitentiaire-FO Justice-UFAP Unsa Justice-SPS (Syndicat pénitentiaire des surveillants) qui a présenté ses contre-propositions alors que les établissements pénitentiaires étaient toujours bloqués. Après l’attaque d’un convoi d’extraction le 14 mai au péage d’Incarville dans l’Eure, qui a provoqué la mort de deux agents, les syndicats réclament des moyens logistiques et humains.

Parmi les revendications : la banalisation du parc auto, sa sécurisation, l’achat de véhicules blindés, le travail en binôme obligatoire, la fin du panachage des équipes, le développement de la visioconférence pour les présentations aux magistrats et la présence de personnel soignant dans les établissements pour limiter les extractions. « On ne demande pas la lune, juste à être en sécurité» estime Aïcha Khelfa, secrétaire régionale adjointe CGT Pénitentiaire, devant les Baumettes. « Comparé à la vie de deux de nos collègues... Que le ministre arrête de pinailler pour trois francs six sous » s’énerve Catherine Forzi, secrétaire locale FO Justice.

Dégradation des conditions de détention

Mais au troisième jour de blocus, dans la prison marseillaise comme à Luynes, l’absence de parloirs, de promenade a entraîné une « dégradation rapide et forte des conditions de détention » s’inquiète Clémence Lachkar, avocate marseillaise membre du Syndicat des avocats de France (SAF). Les détenus étant confinés dans des cellules surchauffées et surpeuplées. Dans un communiqué, les sections Marseille et Aix du SAF disent comprendre l’action « prison morte » mais alertent pouvoirs publics, syndicats et directions sur les «atteintes à la dignité humaine ». Et d’interpeller les « parties prenantes à ce conflit afin que les personnes détenues cessent d’[en] subir de plein fouet les conséquences».

Le blocage a été reconduit. « On a le nouveau relevé de décisions, nous allons le soumettre aux agents demain matin » indiquait dans la soirée Jean-Charles Allen secrétaire local Ufap-Unsa Justice aux Baumettes.

M.R.

La Marseillaise - le 18 mai 2024

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BLOCAGE DES PRISONS

"Si je me suicide ou que je tue mon codétenu, personne ne vient'

Cloîtrés dans leurs cellules sans parloirs ni promenade, parfois sans douche ni "cantine", la tension monte chez les détenus. L’Observatoire international des prisons dénonce une "punition collective”.


Pas de parloir, même pour les avocats, pas de promenade, pas de “cantine” … depuis la mort de deux des leurs lors de l’attaque d'un fourgon dans l’Eure, mardi, les agents pénitentiaires ont entamé un mouvement "prisons mortes”. Et si l'administration pénitentiaire confirme que les repas ont bien été livrés, ainsi que les médicaments et le tabac, à l'intérieur, ce “minimum syndical” ne suffit pas.


’Au pire, ils n'ont qu'à pénaliser la prison où ça s'est passé, ou bloque un jour ou deux, on peut comprendre, deux collègues à eux sont morts. Mais quatre jours sans douche, c'est inhumain, raconte Karim*, incarcéré à Luynes. D'après nos informations, les détenus du centre pénitentiaire n'ont pu accéder aux douches collectives qu’hier, quatre par quatre et en deux mi-nutes chrono, précise Nacer*. La première depuis mardi!"


Également privés de l'heure de promenade à laquelle ils ont droit, certains prisonniers commencent à "devenir fous” et la tension au sein des établissements commence à monter. "Ça fait 96 heures qu'on n'est pas sortis, Pour un détenu, on en fait payer 75000… calcule le jeune homme. Comme en garde à vue! Sauf que là, on voit pas un surveillant de la journée. Si je me suicide où que je tue mon codétenu, personne ne le sait, personne ne vient"


"Ils regardent si l’oilleton n’est pas bouché à 6h, nous balancent la gamelle à 14h, puis à 19h et c'est tout, détaille "Papillon", également écroué à Luynes. Ils sont même pas dans les bâtiments mais dans leur salle de repos." Incarcéré depuis plusieurs mois, l'homme d'une quarantaine d’années raconte un incident entre un jeune dont le codétenu réclamait sa seringue d'insuline et un surveillant, évoque le cas d'un autre malade, dont la réserve d’oxygène nécessitera bientôt d'être rechargée. "On a beau être des délinquants, on veut pas la mort des surveillants, c'est un gros malheur ce qui est arrivé. Mais pour un détenu, on en fait payer 75000", relève Papillon, qui affirme que la situation est la même dans de nombreuses prisons.


Déplorant la mort des deux agents, l'Observatoire international des prisons appelle néanmoins “à la fin immédiate du blocage des prisons” et dénonce « ce qui s'apparente à une punition collective’. Hier soir, les syndicats des surveillants pénitentiaires ont appelé à lever le mouvement. Le secrétaire général de FO Justice à relevé des "avancées importantes” après une réunion au ministère de la Justice permettant aux agents de travailler dans de meilleures” conditions de sécurité. Marine STROMBONI

*Les prénoms on été changés.

LA PROVENCE, LE 17 mai 2024

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Hommage aux agents pénitentiaires « sauvagement assassinés »

 Évasion de « la mouche »

Les élus et habitants d’Incarville (Eure), ainsi que des ministres, se sont réunis pour saluer la mémoire d’Arnaud Garcia et Fabrice Moello, tués mardi lors de l’attaque du fourgon.


Julie Guesdon

Envoyée Spéciale À Incarville (eure)

Devant la petite mairie de la commune d’Incarville, l’heure est au recueillement. Ce jeudi à 18 heures, plus d’une centaine d’élus et habitants ont répondu à l’appel du maire, Patrick Maugars, pour rendre hommage aux deux agents pénitentiaires, Arnaud Garcia, 34 ans, et Fabrice Moello, 52 ans, tués mardi sur la bretelle du péage de l’A 154 à Incarville, lors de l’attaque du convoi cellulaire transportant le narcotrafiquant Mohamed Amra à Évreux (Eure).

« L’hommage sera simple », avait annoncé Patrick Maugars, alors qu’étaient attendus le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.

« C’est terrible… Les victimes n’avaient aucune chance », soupire Josiane Guérard en repensant au scénario du guet-apens et à la cruauté dont ont fait preuve les membres du commando. Habitante de la ville voisine de Louviers, elle est venue avec son mari apporter son soutien et partager ses interrogations. « Même si on sait que le détenu libéré a un profil violent, une telle attaque ne me paraît pas rationnelle », s’étonne-t-elle. Si la retraitée a été informée tardivement du rassemblement, qui s’est décidé et organisé en 24 heures, Josiane espère que les ministres présents livreront de nouvelles informations sur l’enquête. « Peut-être qu’ils vont nous dire qu’il a été arrêté ! Enfin, je rêve un peu… », avoue-t-elle.

La colère de toute une profession

Seul à prendre la parole, le maire tient un bref discours. Il rappelle la raison de cet hommage et cite le nom et le grade des deux agents « sauvagement assassinés », souligne d’une voix émue que le capitaine Moello était pacsé et avait des jumeaux de 21 ans, tandis que le brigadier Garcia laisse une épouse enceinte de cinq mois. « Nos pensées les plus émues vont à leurs familles : enfants, épouses ainsi que leurs proches. Nous pensons également aux trois agents pénitentiaires, dont deux grièvement blessés et actuellement hospitalisés en soins intensifs », a-t-il déclaré avant le dépôt de gerbes en mémoire des défunts. Et de marquer une minute de silence. Après la cérémonie, l’élu local adresse un dernier message pour inviter à partager « un verre de l’amitié » : « Les gens ont besoin de parler de cet événement », appuie Patrick Maugars.

À deux pas de la salle des fêtes, la voix de Cathy, une habitante du Vaudreuil, se brise lorsqu’elle parle de l’attaque. « C’est innommable, ce qui s’est passé », souffle-t-elle. « Je suis venue parce qu’il faut penser à ceux qui restent, il y a une maman avec son bébé dans le ventre », s’indigne-t-elle.

« J’écoutais la radio quand ça a été annoncé. Ça fait un choc, surtout à côté de chez soi », lâche-t-elle, les larmes aux yeux. « Je suis fonctionnaire de l’État et j’ai un proche dans l’administration pénitentiaire. Ça aurait pu être lui », ajoute encore Cathy.

Annick, elle, rentrait de Rouen (Seine-Maritime) lorsque l’attaque s’est produite. Devant les routes barrées, elle a rebroussé chemin. « J’habite à Acquigny, je passe tout le temps par là, j’ai cru à un accident, il y avait plein de gyrophares, c’était impressionnant. » Ex-infirmière aux urgences, Annick connaît la gravité des blessures par balle et imagine sans peine, mais avec effroi, la violence de l’attaque. Et approuve la solidarité du rassemblement. « Je trouve bien que les gens aient de la sympathie pour les agents pénitentiaires. Ils n’ont pas beaucoup de moyens ! Quand on voit le fourgon, on n’imagine pas qu’un détenu dangereux se trouve à l’intérieur », déplore-t-elle.

Depuis mardi, plus de 350 enquêteurs de la police judiciaire sont sur les traces de Mohamed Amra et des hommes qui ont réussi à le faire évader dans une effroyable effusion de sang.

En réaction à l’attaque meurtrière, nombre d’agents pénitentiaires ont entamé mercredi un blocage des prisons. Après une rencontre avec Éric Dupond-Moretti, l’intersyndicale de l’administration pénitentiaire a appelé à maintenir les blocages des prisons ce vendredi. Selon Wilfried Fonck, du syndicat Ufap-Unsa-Justice, le document écrit transmis mercredi par le ministère de la Justice, qui résume les engagements du ministre, est « soumis à énormément de conditions, d’évaluations budgétaires, de conditions suspensives ».

AUJOURD’HUI EN FRANCE - le 17 mai 2024

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La prison est toujours bloquée après la mort de deux agents

À la maison d’arrêt de Nîmes, les cadres ont pris le relais des agents pénitentiaires, en grève, depuis le 15mai dernier. Et la situation est tendueà la prison, ce vendredi 17mai. Selon nos informations, les activités voire les parloirs sont suspendus pour les détenus à la maison d’arrêt, faute d’effectifs suffisants.


Deux agents pénitentiaires tués dans l’Eure

Le personnel très choqué est en grève, après la mort de deux de leurs collègues, dans l’Eure, lors d’une attaque du fourgon cellulaire par des malfaiteurs qui ont permis l’évasion d’un détenu (Mohamed Amra). Ce dernier était toujours, en fuite, ce samedi. Trois autres agents ont été blessés dans cette opération commando.

Tous les syndicats des agents pénitentiaires déplorent un manque de matériels et une insuffisance de moyens humains. Des rencontres ont bien eu lieu avec le ministère de la Justice mais les syndicats réclament un accord écrit.

Les syndicats de magistrats puis la conférence des bâtonniers ont apporté leur soutien aux personnels de la pénitentiaire.


Le Midi Libre - le 18 mai 2024

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Retour à la normale dans les prisons de la région

Le mouvement initié à la suite de l’attaque du fourgon pénitentiaire dans l’Eure est suspendu dans l’attente d’un protocole d’accord entre les syndicats et le garde des Sceaux.


Trois des quatre organisations syndicales avaient appelé à la levée des blocages vendredi. C’est désormais chose faite, avec un retour à la normale progressif depuis hier matin dans les prisons de la région. Depuis mercredi, en réaction à l’attaque d’un fourgon pénitentiaire qui avait coûté la vie à deux gardiens, la plupart étaient bloquées.

"Pour le moment, il y a une suspension de mouvement grâce à l’avancée des négociations avec le garde des Sceaux. Nous attendons un protocole d’accord en date du 10 juin, avec des éclaircissements sur certaines zones de flou", a détaillé hier après-midi Cyril Huet-Lambing, délégué régional du syndicat pénitentiaire des surveillants Paca-Corse.

Les parloirs ont repris hier, même si peu de familles se seraient présentées aujourd’hui, le temps que l’information circule. Elles sont attendues nombreuses mardi. "Ça revient à la normale doucement dans chaque établissement, nous n’avons pas lâché les vannes d’un coup au vu des risques de surincident", a précisé le responsable syndical.

Dans certaines prisons, les trois jours de mouvement social ont en effet généré de fortes tensions : les détenus n’avaient plus accès aux parloirs, ni aux activités, ni encore aux promenades pour certains. Dans plusieurs centres pénitentiaires de la région, les Équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris, sorte de "GIGN des prisons") sont intervenues de manière préventive pour renforcer la sécurité, certains détenus appelant à l’émeute.

Nous n'avons pas lâché les vannes d’un coup au vu des risques de sur-incident. „

La Provence - le 19 mai 2024

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Marseille : le blocage de la prison des Baumettes est levé

Le blocage de la prison des Baumettes a été levé ce samedi matin après que des négociations avec le ministère de la Justice ont permis quelques avancées.


• Catherine Walgenwitz

Les détenus de la prison des Baumettes à Marseille ont pu reprendre leur promenade ce samedi matin, après trois jours de blocage du centre pénitentiaire. Ce retour à la normale a eu lieu au lendemain de négociations avec le ministère de la Justice. Trois des quatre organisations de l’intersyndicale des surveillants pénitentiaires avaient appelé vendredi soir à lever le mouvement de blocage des prisons entamé après l’attaque mortelle d’un fourgon de transfert de détenus mardi dans l’Eure.

Les syndicats ont noté des «avancées importantes» portant notamment sur l’armement des surveillants, sur la sécurisation et le renouvellement de leurs véhicules, qui seront « plus puissants», mais aussi sur la limitation des transferts de détenus vers les hôpitaux ou les tribunaux, grâce au développement des auditions en visioconférence par les juges.

Le professionnalisme des gardiens

Aux Baumettes, la reprise «s’est faite doucement, doucement. Les équipes ont repris le mouvement en sécurité», explique Aïcha Khelfa. Pour la responsable CGT pénitentiaire «la plupart des agents n’ont pas encore pris le temps et la mesure de l’intégralité des choses. Ils ont exécuté ce que nationalement il a été décidé. Mais il y le contre-coup et c’est leur professionnalisme qui a permis de faire redémarrer la machine», continue t-elle.

Qui dit reprise du travail dit retour du contact avec les détenus, après trois jours de privation de visites et de promenade. «Dans l’ensemble, ils ne cautionnent pas les actes odieux qui se sont passés. Ils savent que l’on est là pour les garder et les préparer à la sortie», affirme la syndicaliste. Pour cette reprise, les agents de nuit ont été relevés et beaucoup d’agents s’étaient portés volontaires pour être suffisamment nombreux afin que l’accompagnement des détenus se fasse dans les meilleures conditions. Comme la plupart des prisons françaises, les Baumettes souffrent de surpopulation. Elles affichent un taux d’occupation de ses geôles de plus de 195%.

Catherine Walgenwitz

La Marseillaise - le 21 mai 2024

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