C’est l’une des deux entreprises que la Ministre déléguée à l’Économie sociale et solidaire, Marie-Agnès Poussier-Winsback, a choisi de visiter lors de son séjour à Marseille ce 11 octobre. Atelier et chantier d’insertion de confection textile, spécialisé dans le surcyclage de vêtements, l’un des prochains projets de 13’Atipik est de former les détenus de la prison des Baumettes, comme l’a expliqué Sahouda Maallem, invitée de Marseille Business*.
Spécialiste de l’upcycling textile et de l’insertion, 13 A’tipik va former les détenus de la prison des Baumettes @LaTribune pic.twitter.com/kHsg3l88X7
— framafad paca corse (@WaechterJp) October 21, 2024
• Maëva Gardet-Pizzo
Prouver qu’une activité économique peut être viable et inclusive tout en contribuant à la transition écologique, c’est ce que s’évertue à faire depuis douze ans 13 A’tipik, atelier et chantier d’insertion qui s’appuie pour se faire sur la confection textile, plus précisément en se positionnant sur la recyclabilité des vêtements.
Parmi sa clientèle, de petits créateurs qui lui délèguent toute ou partie de leur fabrication, mais aussi de grandes marques, à l’image de Jott, Kaporal ou encore Ruckfield. « Pour Jott, nous avons transformé 120.000 pochons en 40.000 nouveaux produits : des trousses de toilette, des pochettes d’ordinateurs ... », explique Sahouda Maallem, sa fondatrice et dirigeante. L’entreprise - qui dispose d’une équipe d’une cinquantaine de personnes, dont une trentaine en chantier d’insertion - s’emploie à réutiliser des tissus pour constituer de nouvelles pièces. « Cela représente un important travail de création mais les salariés ont plaisir à le réaliser ».
Valoriser les tissus de professionnels et de particuliers
Un marché que devrait favoriser la loi Agec, avec notamment, dès janvier 2025, l’interdiction pour les entreprises de jeter leurs invendus textile, de même que les vêtements de travail. « Nous pourrons alors les transformer pour en faire de nouveaux produits qui peuvent par exemple servir de cadeaux pour les salariés des entreprises concernées ».
13 A’tipik cible aussi les particuliers à qui elle propose de réparer les vêtements abîmés. « Nous sommes éligibles au bonus réparateur depuis novembre 2023. C’est-à-dire que si quelqu’un nous demande de réparer la doublure d’un manteau, ce qui coûte 45 euros, il peut avoir un bonus de 25 euros et repart avec un manteau tout neuf ».
Visite ministérielle
Vendredi 11 octobre dernier, l’atelier a reçu la visite de la ministre Marie-Agnès Poussier-Winsback, déléguée à l’économie sociale et solidaire. « Nous avons pu lui faire découvrir notre univers et lui montrer que nous sommes dans un travail de qualité, dans la création, tout en travaillant sur les comportement, l’insertion sociale et professionnelle des personnes. Pour elles, la vie prend du sens grâce à 13 A’tipik. Elles ont un contrat de travail ce qui leur permet d’accéder au logement. Elles peuvent mieux vivre, gérer leurs enfants ... On considère les personnes dans leur globalité ».
Une mode durable qui inclut, c’est aussi le moteur d’un nouveau projet qui occupe 13 A’tipik : l’ouverture d’un atelier d’insertion par la couture au sein de la prison des Baumettes. Huit détenus seront concernés. « Il s’agit d’un projet de réinsertion. Les détenus pourront payer leurs dettes et aussi, peut-être, se découvrir des vocations ». Pour éventuellement rejoindre les rangs de 13 A’tipik une fois sortis de prison.
Dans ses cartons, l’entreprise a un autre projet : la confection de mille culottes menstruelles pour des femmes sans domicile fixe ou en centre d’hébergement d’urgence. Un projet financé par la Dreets PACA, qui devrait démarrer dans les prochaines semaines.
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*Marseille Business est la chronique économique de BFM Marseille Provence et La Tribune, tous les mardis à partir de 17H45. ■
La Tribune - le 18 octobre 2024