Le milieu carcéral n’était pas une découverte pour le réalisateur Sébastien L Roussin. Il avait déjà réalisé un court-métrage, à l'occasion du festival Cine Donne en mars dernier, intitulé « Visions Féminines ».
Un premier court-métrage avec des détenues
— framafad paca corse (@WaechterJp) November 4, 2024
Le milieu carcéral n’était pas une découverte pour le réalisateur Sébastien L Roussin. Il avait déjà réalisé un court-métrage intitulé « Visions Féminines » et intégralement réalisé entre les murs de la prison de Borgo. @corsematin pic.twitter.com/OWnKl4IEOf
Long d'une vingtaine de minutes, le film a été intégralement réalisé entre les murs de la prison de Borgo. Toutes les actrices apparaissant à l'écran sont des détenues faisant leurs premiers pas devant une caméra. Coproduit par Angels Films S.A., David Ployer et Florian Chaubet-Mazzone, le film a notamment vu le jour à la demande de la communauté d'agglomération de Bastia et de son service de prévention et d'inclusion. C'est une fiction basée sur les faits que les détenues voulaient mettre en avant, présente le cinéaste.
”Le court-métrage a été écrit grâce à la vision qu'ont ces femmes de leur incarcération d'où son nom”. Si seulement cinq jours de tournage ont été autorisés derrière les murs du centre pénitentiaire, si l'équipe a dû respecter certaines règles inhérentes au terrain (interdiction de filmer les serrures et certains espaces notamment), le réalisateur n'a pas souhaité axer le récit sur la condition de ses actrices.
Leur statut de détenues n'est d'ailleurs dévoilé qu'à la moitié du scénario. "L’objectif était aussi de les réhumaniser. Ce ne sont pas que des prisonnières, ce sont des femmes avec un incident de parcours", souligne le metteur en scène. "J’ai remarqué une véritable introspection de leur part sur les faits qui les ont menées entre ces murs. C'était une aventure humaine, qui m’a fait changer de point de vue sur la prison. » Car, avant de se lancer dans le monde du cinéma début 2020, Sébastien L. Roussin était fonctionnaire dans la police nationale, à Paris et sa proche banlieue. "C’est mon premier métier", glisse-t-il. "Comme beaucoup de monde, je pensais que les détenus méritaient leur sort. Aujourd'hui, ma vision est différente."
En quatre ans, il a réalisé une quinzaine de films, courts et longs-métrages confondus, allant du drame au thriller, en passant par le fantastique. "Je ne veux pas faire un cinéma élitiste, mais m'adresser au grand public", souligne-t-il. "Moi-même, je n'ai pas une culture cinéma très développée. Ce que j'aime, c’est raconter des histoires. Et ce, depuis toujours. Avant la réalisation, j'ai d'ailleurs écrit deux pièces de théâtre, dont une a été jouée au Théâtre du Gymnase à Paris." Quant à son court-métrage Visions Féminines, c'est dans la ville rose, à Toulouse, qu'il pourrait bientôt être présenté, dans le cadre d'un festival de cinéma prévu à l'été 2025.
CORSE-MATIN, le 3 novembre 2024