DRAME
En région, l’administration pénitentiaire a revu sa copie après le drame du 14 mai qui a coûté la vie de deux surveillants pénitentiaires dans l'Eure lors d'un transfert de détenus.
Transferts de détenus «Nous avons été écoutés »
— framafad paca corse (@WaechterJp) June 1, 2024
En région, l’administration pénitentiaire a revu sa copie après le drame du 14 mai qui a coûté la vie de deux surveillants pénitentiaires dans l'Eure lors d'un transfert de détenus. @lamarsweb pic.twitter.com/9X0Kubnr63
Après le deuil, des mesures fortes. Finis, les transferts de détenus dangereux à deux agents ! Dans la foulée de l'hommage national aux deux surveillants pénitentiaires tués dans l'attaque de leur fourgon le 14 mai dans l'Eure, la direction interrégionale de l'administration pénitentiaire de Toulouse a revu sa copie. « Nous avons publié uncommuniqué le même jour; et il fait son effet. Nous avons été écoutés. De nouvelles consignes ont été passées le jour même par le directeur interrégional de Toulouse. On a refait les plannings, on a supprimé des missions pour garantir aux agents qu'il n'y aura plus d'escorte à deux. Nous voulons au moins trois agents par transfert. Et cette semaine, le détenu « escorte de niveau 3 » de Béziers, que nous devions transporter avec un autre prisonnier à deux agents seulement, a finalement été dégroupé. Le nouveau planning prévoit de le transporter seul accompagné de trois agents », se félicite Cédric Jacquet, secrétaire régional de l’Ufap-Unsa justice pour les missions extérieures.
À l'image de Mohamed Amra, qui s'est évadé au niveau d'un péage d’autoroute lors de l'attaque du 14 mai, les détenus dits "escorte 3" sont généralement issus du banditisme, considérés comme dangereux et suspectés d’avoir « d'éventuels soutiens extérieurs », précise Cédric Jacquet.
Leurs transferts au tribunal ou vers les centres hospitaliers se font donc toujours sous haute tension. «Le risque est connu. Mais on ne peut pas accepter qu'il y ait des morts alors que toutes les mesures de sécurité ne sont pas respectées », souligne le surveillant pénitentiaire.
Le mercredi 22 mai, les surveillants du p de rattachement des extractions judiciaires (Prej) de Béziers se sont rassemblés pour visionner l'hommage national rendu à Fabrice Moello et Arnaud Garcia. «Et on s'est tous dit la même chose...
On espère que nos femmes et nos enfants n'auront jamais à subir ça », confie Cédric Jacquot, qui dénombre de plus en plus de collègues inquiets ou démissionnaires. Comme cet agent de Perpignan qui a renoncé à se former aux extractions médicales armées à la demande de sa compagne suite au drame ou ces surveillants qui passent les péages la peur au ventre.
Le vendredi 17 mai, après plusieurs jours de mobilisations et d'opérations « prisons mortes », la Chancellerie a accédé à la plupart des doléances des organisations syndicales.
En plus de revoir les effectifs et les modalités des escortes lors des transferts, elle consent à généraliser le recours aux brouilleurs de téléphone et aux dispositifs anti-drone, à banaliser l'ensemble des véhicules, ou encore à limiter les extractions en utilisant plus volontiers la visio...
Prisca Borrel
La Marseillaise - le 31 mai 2024