CASSE-TÊTE DANS LE SUIVI DES SORTANTS DE PRISON

Pour y voir plus clair dans le suivi des sortants de prison, la DGSI et le service national du renseignement pénitentiaire viennent d’achever, en avril dernier, un travail statistique et analytique dont le JDD a eu connaissance. 


Il repose sur l’étude de 1 116 détenus pendant une période de deux ans, entre janvier 2021 et 2023. Parmi eux, 481 condamnés pour terrorisme islamiste (TIS) et 635 pour des faits de droit commun, mais détectés au titre de l’islam radical avant ou pendant leur incarcération (RAD). À leur sortie de prison, 92 % des détenus TIS faisaient toujours l’objet d’un suivi actif au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Seuls 27 d’entre eux ont fait l’objet d’une clôture. À l’inverse, les RAD, dont les peines sont plus légères et les temps d’incarcération plus courts, sortent plus rapidement des radars du FSPRT : 45 % de ceux qui ont été libérés avant la fin de l’étude ont cessé d’être suivis activement par le renseignement. Faut-il y voir un trou dans la raquette ? « La clôture plus importante de leur suivi sécuritaire confirme l’hypothèse d’une radicalisation conjoncturelle », estiment les analystes. Selon le renseignement, les marqueurs de radicalité sont chez eux « circonstanciels » et pour la plupart inscrits dans « un parcours de délinquance violente ». Autrement dit, face aux moyens limités de surveillance physique – il faut compter une vingtaine d’agents pour suivre 24 heures sur 24 un seul individu –, l’effort doit se porter sur les sortants de prison TIS, dont les profils les plus aguerris, « soucieux de tromper les surveillances policières », inscrivent leurs projets criminels à long terme.

Le JDD - le 16 juin 2024

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