FRAMAFAD PACA & CORSE

Gérer les problématiques de la famille quand un proche part en prison, c’est le thème des "journées nationales prison", déclinée ce jeudi 21 novembre à Limoges.

Par Coralie Zarb

Quand un proche part en prison, c’est toute la famille qui est touchée. Enfants, parents, conjoint sont confrontés à une réalité qui engendre bien des problématiques.
Pour les "journées nationales prison", c’est ce thème complexe et souvent douloureux qui a été choisi. À Limoges, le “groupe local concertation prison” s’installe toute la journée à la Halte-Vincent qui accueille les familles de détenus. Interview avec Édith Verger-Morlighem, avocate honoraire, appartenant au groupe local prison de Limoges.

Comment va se dérouler cette journée ?

Plusieurs débats sont organisés avec des professionnels  qui interviendront pour donner des clés aux familles qui seront présentes, ou aux citoyens que ce thème intéresse, car cette journée est ouverte à tous.

Surtout, les professionnels seront là pour écouter et répondre aux questions. Plus il y aura de monde, moins on regardera la prison d’un mauvais œil en croyant savoir ce qu’on ne sait pas. L’intérêt de ces journées, c'est aussi cela.

Les problématiques pour les familles de détenus sont vastes.

Oui. Beaucoup de familles s’interrogent, notamment autour des enfants : faut-il leur dire ou leur cacher la vérité ? Faut-il les emmener au parloir ? Ce n’est facile à vivre pour un enfant. Il faut avoir le courage de regarder ces difficultés en face et soutenir ces familles. À la Halte-Vincent, des personnes sont formées pour accompagner les enfants au parloir.

Qu’est-ce qui pèche le plus dans l’accompagnement des familles de détenus ?

Les pouvoirs publics ! Tout repose sur le milieu associatif. Chez nous, la Halte-Vincent est au cœur du dispositif. Elle explique aux familles comment on obtient un permis de visite, quand se déroulent les parloirs, garde les enfants quand un parent va au parloir, donne un coup de peigne, propose un café, un thé et des gâteaux…

Le Secours catholique, la Croix rouge, les visiteurs de prison qui sont en lien avec ces familles, tous sont des bénévoles.

Nous manquons aussi d’acteurs dans le monde économique, du logement, pour soutenir les familles et la personne détenue à sa sortie.

Et ces familles, de quoi ont-elles le plus besoin ?

D’être écoutées. Qu’on comprenne que l’accumulation de toutes ces petites et grandes choses à gérer devient une montagne énorme pour elles.

À partir de 10 heures et jusqu’à 19 heures ce jeudi 19 novembre à la Halte-Vincent, 5 rue de la Mauvendière à Limoges. Ouverte à tous.

Programme. 10 h 30 : les problèmes spécifiques de l'enfant confronté à l'incarcération de l'un de ses proches avec la participation d'un pédopsychiatre et d'une psychologue. 13 H 30 : la gestion des problèmes matériels de la famille dans ses relations avec la personne détenue, avec la participation d'une accueillante de la Halte Vincent. 14 h 30 : relation de la famille et des avocats, avec la participation d'une avocate pénaliste. 16 heures : les relations de la personne détenue avec sa famille, avec la participation d'un visiteur de prison 17 heures : la gestion de la sortie de prison avec un intervenant ayant vécu cette situation.

Propos recueillis par Coralie Zarb

Le Populaire du Centre - le 20 novembre 2024