Ce mercredi au cinéma. Dans le documentaire Tehachapi, le Français relate l’implication de détenus d’une prison californienne dans l’une de ses œuvres éphémères. Une « évasion » spectaculaire.
En prison, l’artiste JR « fait le mur » avec des durs
— framafad paca corse (@WaechterJp) June 15, 2024
Dans le documentaire Tehachapi sorti mercredi dans les salles, le Français relate l’implication de détenus d’une prison californienne dans l’une de ses œuvres éphémères. Une « évasion » spectaculaire. @OuestFrance pic.twitter.com/bZob48hfmC
• Pascale VERGEREAU.
Synopsis
Les Etats-Unis représentent 4,2% de la population mondiale et 20% des détenus dans le monde. En octobre 2019, l'artiste JR obtient l'autorisation sans précédent d'intervenir dans l’une des prisons de haute sécurité les plus violentes de Californie : Tehachapi. Certains détenus y purgent des peines à perpétuité pour des crimes commis alors qu’ils n’étaient que mineurs. À travers son projet de fresque, JR rassemble les portraits et les histoires de ces hommes, offrant un regard différent sur le milieu carcéral et apportant un message d'espoir et de rédemption possible.
Le monde est pour lui une galerie à ciel ouvert. Ses œuvres éphémères, des portraits géants collés sur papier, ont été exposées des rues de Paris à la Malaisie en passant par le Kenya.
En 2019, JR, l’« activiste urbain », a obtenu l’autorisation exceptionnelle d’intervenir avec son équipe dans une des prisons les plus violentes de Californie (États-Unis), Tehachapi, qui donne son nom à son film.
Il y est arrivé sans gilet pare-balles, à l’inverse de la plupart des visiteurs, pour présenter un nouveau projet à une trentaine de détenus, condamnés pour certains à la perpétuité alors qu’ils étaient encore mineurs.
« Je crois à la deuxième chance », leur a dit JR pour les convaincre de se laisser photographier individuellement, et de réunir leurs portraits dans une grande fresque éphémère, collée par leurs soins sur le béton de la cour. L’idée était aussi de leur faire raconter leur histoire, « pour faire comprendre à l’extérieur ce qui les a amenés en prison ».
Les durs ont joué le jeu et parfois même tissé des liens profonds avec JR. À l’image de Kevin, une croix gammée tatouée sur la joue, souvenir encombrant d’anciennes convictions de suprémaciste blanc.
Bien sûr, l’artiste se met en scène dans Tehachapi et la plupart des détenus filmés ont vu dans le projet l’opportunité de « s’évader » un peu, d’obtenir de meilleures conditions de détention, voire une remise de peine. Leur implication n’en est pas moins touchante.
Dans les faits, quinze ont depuis été transférés dans des unités moins sévères, onze ont été remis en liberté. Aucun n’est retourné en prison, confortant l’artiste idéaliste dans sa certitude que « l’art peut changer le monde ».
1 h 32.
OUEST-FRANCE - le 12 juin 2024