"En prison, les femmes sont une minorité dans la minorité"

Marie Claire fait une recension du livre de 

Elvire Emptaz, autrice de "Je suis dehors » 

 

"On l’a retrouvée tôt le matin, le lendemain de sa sortie. Elle était là devant la maison d’arrêt avec ses sacs en plastique. Personne n’était venu l’attendre parce que personne ne l’attendait. Elle n’avait plus de famille, plus d’amis et nulle part où aller... On dirait un mélo, mais c’est souvent le lot des détenues qui se retrouvent dehors après une longue peine..." Cette anecdote, racontée par une surveillante à Elvire Emptaz, a déclenché son envie d’enquêter sur l’après : que deviennent les femmes, qui ne représentent que 3% des 80 000 détenus en France, une fois qu’elles ont franchi les portes de la prison ?

Pendant un an, la journaliste a enquêté et recueilli les témoignages de quatorze d’entre elles, encore détenues ou récemment libérées, qui racontent l’enfermement, l’abandon des proches, mais aussi la peur du dehors, dans on livre Je suis dehors. Quelle vie pour les femmes après la prison (Éd. JC Lattès).

Les prisonnières ne sont pas préparées à l'après

En prison, ces femmes se sont refait une vie, elles sont parfois en couple, elles connaissent les codes, sont prises en charge. Toutes celles que j’ai vues ont été violées ou victimes de violences au cours de leur vie. Donc là, d’une certaine manière, elles sont dans un environnement où on prend soin d’elles. Leurs journées sont structurées. La libération, ce n’est pas aussi facile qu’on le croit", explique Elvire Emptaz. Sans compter que la vie après la prison est bien plus périlleuse que pour les hommes, mieux préparés à la réinsertion. Entretien.

Marie Claire : Pourquoi sait-on si peu des choses sur les femmes en prison ?

Elvire Emptaz : On s’intéresse peu aux détenus, on sait d’ailleurs rarement où se situe la prison dans sa ville. Et les femmes, 3,1 % de la population carcérale, sont une minorité dans la minorité. Qu’une femme puisse être une criminelle est encore difficile à accepter par notre société.

Et puis, on pense que la prison, cela n’arrive qu’aux autres. D’où l’importance, dans mon livre, de la préface de Leïla Slimani. Issue d’une famille de la haute bourgeoisie marocaine, elle raconte très bien comment son monde s’est écroulé quand son père a été incarcéré.

Comment expliquez-vous qu’elles soient abandonnées par leurs proches une fois incarcérées ?

Près de 100% d’entre elles ont été, à un moment donné de leur vie, victimes de violences. Elles sont en prison majoritairement pour des crimes intra-familiaux, infanticides et homicides du conjoint. Ayant fait exploser la cellule familiale, elles sont abandonnées par leurs proches.

Une de mes témoins, condamnée pour infanticide, a vécu dix ans en prison sans une seule visite. Beaucoup m’ont dit aussi qu’elles refusaient les parloirs pour ne pas être vues comme "des animaux dans un zoo ou des monstres de foire". Sans soutien lors de la détention, leur sortie sera d’autant plus difficile.

On imagine qu'elles attendent cette sortie avec impatience, or elles en ont peur…

Une peur tellement intense que l’on surveille les détenues à l’entrée mais aussi à la sortie par crainte de suicide. Les femmes finissent très souvent à la rue, sombrent dans l’alcool ou la toxicomanie après avoir été droguées aux médicaments en détention.

Impensé de la politique carcérale, la sortie n'est perçue en France que sous l'angle d’une potentielle récidive. Or quand on a tué son enfant, ou son conjoint, a priori on ne récidive pas. Elles ne sont que 28% à récidiver contre 46% des hommes.

Il faut arrêter les sorties sèches (80% des cas), et ouvrir plus de lieux d’accueil pour les femmes. J’ai découvert que l’État se repose sur les associations, peu nombreuses, qui les prennent en charge dès qu’elles quittent le système carcéral comme le Soleillet à Paris. Sans ces structures, 100% d’entre elles seraient à la rue.

Le regard des magistrats et des jurés est beaucoup plus sévère pour les femmes, même quand cela relève de la légitime défense.

Les femmes fragilisées après leur séjour en prison

Dans votre essai, on apprend que les inégalités femme-homme ne s’arrêtent pas à la porte de la prison…

Un homme qui tue sa compagne a une peine en moyenne de sept ans contre quinze à vingt-cinq ans pour une femme qui tue son compagnon. Le regard des magistrats et des jurés est beaucoup plus sévère, même quand cela relève de la légitime défense.

En prison, les femmes ont moins accès à l’emploi et aux formations, en outre très genrées comme la couture ou le ménage. Elles ont également moins d'aménagement de sortie que les hommes. C'est le serpent qui se mord la queue : privées de soutien familial, d’activités, de formations, les femmes sortent de détention fragilisées, les hommes, eux, virilisés. C’est injuste. ////

Marie-Claire - le 19 septembre 2024

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Sorties de prison : les femmes détenues représentent 3 % de la population carcérale. Elvire Emptaz lève le voile sur cette minorité peu visible.


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ElvirEmptaz

JC Lattès192 p.19,9euros.

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