Plusieurs associations ont réclamé mercredi l'imposition d'un « stop écrou » à la prison de Carcassonne (Aude).
OCCITANIE : Prison surpeuplée - un recours en justice - Plusieurs associations ont réclamé mercredi l'imposition d'un « stop écrou » à la prison de Carcassonne (Aude). @OuestFrance pic.twitter.com/LLma7mf0mq
— framafad paca corse (@WaechterJp) July 27, 2024
« En France, la surpopulation carcérale bat des records et la médaille d'or revient à la maison d'arrêt de Carcassonne. » C'est sur ces éléments que l'avocat Me Hilème Kombila base sa plaidoirie en faveur d'un arrêt de l'accueil de nouveaux détenus dans cette prison de l’Aude, lors d'une audience qui s'est tenue mercredi devant le tribunal administratif de Montpellier (Hérault).
Plusieurs associations (dont la section française de l'Observatoire international des prisons et de la Ligue des droits de l'homme) ont saisi la justice administrative d'un référé liberté, visant à pousser l'administration pénitentiaire à adopter une série de mesures urgentes pour mettre fin aux « traitements inhumains » qu'y subissent les détenus selon elles, a expliqué un autre de leurs avocats, Me Maxence Delchambre.
Construite à la fin du XIX° siècle dans la vieille ville de Carcassonne, cette maison d'arrêt, d'une capacité de soixante places, accueille actuellement 157 détenus, soit un taux de surpopulation carcérale de plus de 250 %, obligeant vingt-cinq d’entre eux à dormir sur des matelas posés à même le sol, selon les associations.
Outre la mise en place par la direction de la prison d'un dispositif de « stop écrou », qui aurait pour conséquence de réorienter provisoirement les futurs détenus vers d'autres établissements, les associations ont demandé au tribunal d'ordonner une trentaine de mesures d'urgence, telles que l'installation de ventilateurs et de frigos en état de marche.
Budgets insuffisants
Le directeur interrégional des services pénitentiaires de Toulouse, Stéphane Gély, a reconnu à l’audience que « nul ne peut contester la surpopulation » carcérale dans la région et à Carcassonne. Par ailleurs, des travaux de rénovation ont lieu dans les prisons dépendant de sa direction même si, a-t-il admis, les budgets alloués restent insuffisants. Cependant, si le juge devait prononcer une mesure de « stop écrou », « on ferait appel », a-t-il assuré.
Le tribunal administratif de Montpellier rendra sa décision vendredi.
avec AFP.
OUEST-FRANCE - le 26 juillet 2024