65 faits d’agressions ou dégradations en 10 jours

Les attaques "intolérables" perpétrées contre des prisons ou leurs personnels montrent que les mesures carcérales "plus sévères" annoncées pour les narcotrafiquants les plus dangereux "touchent juste", a estimé hier François Bayrou en visite auprès d’agents pris pour cible.


Le Premier ministre s’est rendu au Centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, après des tirs d’arme à feu et des jets de cocktails Molotov sur un lotissement situé sur la ville voisine de Villefontaine, où résident certains des agents de cette prison. Au-delà de cette attaque, "65 faits" d’agressions ou dégradations ont été commis depuis 10 jours contre des centres pénitentiaires et leurs agents, a indiqué dans la matinée le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui accompagnait François Bayrou au côté de son homologue de la Justice Gérald Darmanin. "Ces attaques montrent que l’action du gouvernement et de l’État touche juste", a déclaré le Premier ministre devant la presse, en évoquant des "réseaux" qui se "croyaient en situation d’impunité" et "tout d’un coup, voient la perspective de sanctions plus sévères, plus rigoureuses, sans les moyens de continuer à exercer leurs activités néfastes depuis la prison".

Une proposition de loi destinée à lutter contre le fléau du narcotrafic et qui pourrait être adoptée définitivement à la fin du mois, prévoit notamment de créer des quartiers de haute sécurité pour les narcotrafiquants les plus dangereux. La prison de Vendinle-Vieil, dans le Pas-de-Calais, se prépare à accueillir à l’été 100 de ces criminels. Cette visite vise aussi à "montrer au personnel pénitentiaire qu’on est avec eux", a poursuivi le Premier ministre, "parce qu’ils sont en première ligne […] parce qu’ils sont notre dernier recours".

125 enquêteurs mobilisés

Il a annoncé que les agents qui le souhaitent pourraient "avoir une surveillance" de leur domicile. "Personne n’est en sécurité", a confié à l’AFP sous couvert d’anonymat une représentante locale de l’Union fédérale autonome pénitentiaire (UFAP). "J’ai accepté le danger en m’engageant dans la pénitentiaire. Mais je ne m’étais pas engagée à mettre en danger ma famille." Pour elle, "la seule" avancée à l’heure actuelle, c’est "la mise en place de forces de l’ordre sur les débuts et fins de service des agents pour les sécuriser." "Nous mettons le paquet" pour retrouver les auteurs de ces attaques, a pour sa part assuré Bruno Retailleau sur BFMTV-RMC. Selon lui, "125 enquêteurs sont mobilisés, avec l’appui de 30 autres de la police scientifique et technique" sous l’autorité du parquet national antiterroriste (PNAT), qui s’est saisi de 13 des attaques.

La Provence, le 24 avril 2025

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