Prison : nuisibles en cellule, parloir en sous-vêtement… 

Trois détenus assignent l’État en justice pour conditions de détention «indignes»

Trois personnes emprisonnées à Toul (Meurthe-et-Moselle) ont, via leur avocat, dénoncé devant le tribunal administratif de Nancy des conditions d'incarcération «indignes» et un manque «d'accès aux soins».


Un constat déplorable. Lors d'une audience devant le tribunal administratif de Nancy ce lundi 27 janvier, l'avocat de trois individus incarcérés à la prison de Toul (Meurthe-et-Moselle) a assigné l'État en justice. Il a évoqué, comme certains des codétenus de ses clients ainsi que des membres de leur famille, des conditions de détention «indignes» et «inconcevables», pouvant même relever de «traitements inhumains et dégradants».

L'un deux, en situation de handicap puisqu'atteint de la maladie de Charcot, a dénoncé des «carences dans l'accès aux soins et à la santé», avec seulement quelques séances de kinésithérapie «pas adaptées» à sa pathologie et très loin des recommandations des médecins.

Une prison infestée de cafards

Un autre, en situation d'invalidité, serait «laissé nu, sur son lit, toute la journée». Il a même été «amené en slip au parloir» en août 2024, a constaté son avocat. De son côté, l'administration pénitentiaire a qualifié le vêtement porté à l'occasion par le détenu de «short». Un dernier, qui éprouve d'importantes difficultés à se déplacer, subirait des «moqueries» et souffrirait de «graves problèmes» liés à l'hygiène.

Leur avocat a notamment présenté aux juges lors de l'audience une enveloppe comportant «un courrier de l'un des requérants, dans lequel il a envoyé des cafards, qu'il a tués lui-même» en prison. Lors de l'audience, les représentants de l'administration pénitentiaire ont affirmé qu'une société spécialisée intervenait pour éradiquer les nuisibles.

Ils ont également expliqué que les détenus ayant besoin de soins en détention bénéficiaient de la présence d'une aide à domicile et, qu'en vertu du secret médical, c'était le ministère de la Santé qui était chargé de leur suivi.


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Le juge des référés du tribunal administratif de Nancy doit rendre son ordonnance demain, mardi 28 janvier, ou mercredi.

CNews - le 27 janvier 2025

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