Après les attaques de prisons, il n’y a « pas de piste privilégiée », selon le procureur antiterroriste

Olivier Christen a indiqué que des « éléments commencent à remonter » aux enquêteurs et précisé qu’aucune nouvelle attaque n’a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le procureur national antiterroriste, Olivier Christen, a déclaré qu'il n'y a actuellement "pas de piste privilégiée" dans l'enquête sur les récentes attaques contre des prisons et des agents pénitentiaires. Bien que des éléments commencent à orienter les enquêteurs, notamment vers la piste du narcobanditisme, aucune conclusion définitive n'a encore été tirée.

Christen a expliqué que le parquet antiterroriste s'est saisi de l'affaire en raison de la qualification possible de "terrorisme par intimidation", visant à faire pression sur les pouvoirs publics. Il n'exclut pas non plus une possible ingérence étrangère, bien qu'aucun élément ne soutienne cette hypothèse pour le moment.

La nuit de mercredi à jeudi a été calme, sans nouvel incident signalé. Depuis le 13 avril, 12 attaques ont été recensées, visant des biens et des personnels pénitentiaires, avec une concentration dans les Bouches-du-Rhône et en Île-de-France. Les inscriptions "DDPF" (Défense des droits des prisonniers français) ont été retrouvées sur plusieurs sites, et le groupe Telegram associé a été fermé sur demande judiciaire.

Les enquêteurs poursuivent les expertises techniques pour identifier les auteurs et les commanditaires des attaques.

Par Maxime Dhuin

JUSTICE – L’enquête se poursuit après les attaques visant les prisons et l’administration pénitentiaire. Le procureur national antiterroriste Olivier Christen a indiqué ce jeudi 17 avril au micro de franceinfo qu’il n’y avait pour le moment « pas de piste privilégiée ». « Des éléments commencent à remonter vers telle ou telle orientation », a-t-il concédé, des soupçons s’étant portés notamment sur la piste du narcobanditisme.

« Nous nous sommes saisis parce que le terrorisme relève plusieurs qualifications possibles dont le terrorisme par intimidation […] qui a vocation à faire pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils fassent ou ne fassent pas quelque chose », a expliqué Olivier Christen, estimant que « c’est une qualification qui pourrait être retenue ». Il n’a pas non plus exclu la piste d’une ingérence étrangère, même s’il « n’y a pas d’élément au moment où nous parlons qui nous permettrait de penser ça ».

Gérald Darmanin mise sur les préfabriqués pour répondre à la surpopulation carcérale en France

Des « expertises techniques », notamment ADN, ont lieu ce jeudi, a-t-il indiqué, précisant que les résultats seraient sans doute connus « dans les heures les jours qui viennent » et alimenteront les investigations. L’objectif est d’« identifier à terme » « les auteurs, les personnes qui coordonnent » et « le ou les commanditaires », a-t-il poursuivi, assurant qu’« il n’y a pas d’arrestation au moment où nous parlons, et encore une fois, pas de ciblage de profil spécifique ».

La nuit de mercredi à jeudi a été « calme »

Olivier Christen a par ailleurs fait savoir qu’« à sa connaissance », dans la nuit de mercredi à jeudi, « il n’y a pas eu de fait commis de la même nature ». Une information confirmée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a fait état d’une « nuit calme » au micro de RTL.

Olivier Christen a aussi fait un « bilan général » des attaques recensées depuis le dimanche 13 avril. « Nous avons relevé en tout 12 faits » commis en « trois nuits […] à l’encontre directement des personnels ou des biens de l’administration pénitentiaire », a-t-il récapitulé, « deux faits contre des domiciles personnels d’agents de l’administration pénitentiaire, l’attaque qui a été conduite sur des véhicules dans le parking de l’École nationale d’administration pénitentiaire et puis neuf faits directement contre des établissements pénitentiaires ».

Le procureur national antiterroriste a aussi évoqué les « deux faits plus lourds », impliquant pour l’un d’eux l’usage de kalachnikov, commis à la prison de Toulon-La Farlède et à celle d’Aix-Luynes. Le bilan se porte à « huit départements touchés », avec un tiers des faits commis dans les Bouches-du-Rhône et un tiers en Île-de-France.

Dans la plupart des actions recensées depuis dimanche, de mystérieuses inscriptions « DDPF », apparemment pour « défense des droits des prisonniers français », ont été retrouvées. Le groupe Telegram à ce nom a été fermé « à la demande de l’autorité judiciaire », a indiqué le procureur antiterroriste.

Le HuffPost, le 17 avril 2025

PLAN DU SITE - © la FRAMAFAD PACA & CORSE- 2025 - Pour nous joindre