L’accueil des familles, même si "ce n’est pas bien vu de faire quelque chose pour les détenus"
Les travaux sur l’entrée piétonne de la maison d’arrêt neversoise seront bientôt terminés. Et l’association La halte espère être là, pour adoucir la violence symbolique des parloirs, qui pèse sur des femmes et des enfants innocents. Il faut juste quelques recrues…
S’engager pour l’accueil des familles à la prison de Nevers, même si "ce n’est pas bien vu de faire quelque chose pour les détenus » https://t.co/h2QzELwE37
— framafad paca corse (@WaechterJp) April 13, 2025
« On voit arriver des dames très belles, super bien habillées. Et ressortir complètement fracassées. Elles ont besoin de décompresser, de prendre un café. On les voit d’abord aller dans la rue, puis revenir chez nous. Il faut qu’elles voient quelqu’un, qu’elles se confient. Et on est là. »
Angélique, Blandine, Claudette, Éliane, Joelle et Michèle sont membres de La halte, une association créée en 1988 parce qu’il « fallait une soupape, un accueil ». Elles ont toutes un certain âge. « Les enfants nous appellent "les mamies", c’est mignon. »
Personne ne veut leur louer de local
Le mari de l’une d’elles est intervenu comme éducateur à la maison d’arrêt, une autre y a été assistante sociale, cet engagement s’est imposé comme une évidence. Blandine, pour sa part, est simplement passée devant la prison, un jour, et elle a vu les familles attendre dans le froid. Elle s’est dit : « Un jour, j’irai les aider ». Et que dire de la générosité de Claudette, qui nettoie aussi les vêtements des sans-abri au Prado.
Elles sont tournées vers l’autre, un autre que nous n’avons pas envie de voir. Ainsi, il a fallu des années à La halte pour trouver un local. Les propriétaires et bailleurs du quartier renvoyaient paître l’association. « Ce n’était pas bien vu de faire quelque chose en faveur des détenus. C’est finalement la prison elle-même qui a fourni un endroit. »
Le regard n’a pas changé au fil des années. « Pourquoi vous faites ça ? Ils l’ont bien mérité, non ? », entendent-elles en permanence.