Les syndicats « veulent plus » qu’une visite ministérielle

Le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, est venu rencontrer  les agents du centre pénitentiaire. Les syndicats « restent  sur leur faim ».


Dix jours avant la visite du ministre de la Fonction publique, le centre pénitentiaire a été ciblé par des attaques signées DDFP. C’est dans ce contexte que Laurent Marcangeli a rencontré ce mercredi la direction l’établissement et des agents pénitentiaires, dont l’un d’entre eux avait été visé à son domicile.

Au menu des discussions : la protection fonctionnelle et statutaire des agents. Alors que s’achevait une réunion entre le ministre et la direction, ces derniers confiaient attendre des «annonces». «C’est particulier de vivre cette violence à l’extérieur de la prison. On a tous été choqués», confie un agent.

Les personnels ont pu interpeller Laurent Marcangeli lors d’une table ronde sur la violence, les craintes liées aux événements et les conditions de travail, sur le terrain. «Je souhaite aller plus loin dans la prise en charge de l’administration des signalements d’agents, a assuré le ministre lors de la table ronde. Il ne faut jamais qu’un agent se sente seul dans son parcours.» Dans la salle pourtant, l’agent victime d’une attaque ciblée quelques jours auparavant n’a pas manqué de décrire la réalité des faits. « Je me suis pourtant senti très seul. La protection de l’État, je ne l’ai pas du tout sentie. C’est moi qui ai fait seul mes démarches, qui me bat avec l’assurance», a-t-il témoigné, face à la cohorte de personnel ministériel et pénitentiaire. «Je souhaite que les agents de ce pays sachent qu’ils ne sont pas seuls, j’ai la volonté farouche de les défendre, a réaffirmé Laurent Marcangeli à l’issue de cette réunion. Je souhaite que l’administration puisse en lieu et place de l’agent faire les formalités liées au dépôt de plainte, c’est le sens d’une loi que je souhaite défendre dans les semaines et mois qui viennent », a-t-il déclaré.

En attente de « plus »

Après cette visite, les syndicats restent vigilants. «C’est important qu’il puisse voir ce qu’il se passe. Mais on attend plus», maintient le Capitaine Cordier, représentante Ufap-Unsa Justice, qui rappelle que les problématiques liées au manque de moyens sont décriées depuis trop longtemps. « Les problèmes sont tellement importants qu’on attend plus qu’une visite. Ce qu’il a proposé est bien, mais ça ne protégera pas l’agent d’être suivi chez lui. » Pour FO Justice, cette visite laisse les syndicats « sur leur faim ». «On a essayé de parler sécurité et budget, mais on nous a simplement dit que ces demandes n’étaient pas dans le champ de compétence du ministre, souligne le bureau local FO. On s’attendait à recevoir le ministre de l’Intérieur ou de la Justice.» Les syndicats rapportent d’ailleurs un refus initial du ministre de les rencontrer. C’est après un « forcing» qu’ils ont pu s’entretenir avec sa conseillère.

Eva Bonnet-Gonnet

La Marseillaise, le 24 avril 2025

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