Vocations contrariées

Dans son éditorial, Marie-Christine Tabet, Directrice adjointe de la rédaction du Parisien, met en lumière le rôle crucial des surveillants pénitentiaires, décrits comme les acteurs principaux de la détention, responsables de la sécurité et de la transformation des vies des détenus. La fiche de poste sur le site du ministère de la Justice présente ce métier de manière attrayante, soulignant une rémunération rehaussée et des missions diversifiées, allant de la surveillance à des rôles en matière de renseignement, de travail en milieu ouvert, de déradicalisation et d'accompagnement des condamnés pour violences conjugales.

Cependant, des événements récents, tels que des attaques de prisons par des narcotrafiquants et l'évasion d'un détenu ayant entraîné la mort de deux agents, révèlent les défis du métier. La surpopulation carcérale, avec des taux d'occupation atteignant parfois 200 %, et un absentéisme élevé parmi les agents, contribuent à une situation difficile, marquée par environ 21 000 agressions annuelles contre les surveillants. La France, troisième en Europe en termes de densité carcérale après Chypre et la Roumanie, fait face à une augmentation constante de cette densité, rendant le métier de surveillant pénitentiaire particulièrement exigeant.


L'édito

Marie-Christine Tabet

Directrice adjointe de la rédaction

«Entant que surveillant pénitentiaire, vous êtes l'acteur principal de la détention. [...] Vous serez

garant de la sécurité et œuvrerez à transformer et à protéger des vies. » La fiche de poste sur le site du

ministère de la Justice a de quoi susciter des vocations, d'autant que la rémunération de ce beau métier, accessible dès le brevet, a été sensiblement rehaussée au cours des dernières années. Le ministère de la Justice a dû s'adapter car les besoins de recrutement des métiers de la sécurité ne cessent de croître dans le privé comme dans le public.


En outre, la profession offre désormais des missions étoffées. II ne s’agit plus seulement pour les agents de surveiller des détenus mais aussi de jouer un rôle en matière de renseignement ou encore de travailler en milieu ouvert ou même de s'investir dans la déradicalisation ou l'accompagnement de condamnés pour des violences conjugales.


Les événements tels que l'attaque des prisons par les narcotrafiquants ou l’évasion d'Amra, qui a provoqué la mort de deux agents chargés de l’escorter, réduisent à néant les efforts de l'administration pour rendre le métier attractif. Ils mettent en lumière le revers de la médaille : des détenus de plus en plus puissants et violents. En moyenne, on dénombre quelque 21000 agressions par an sur des agents. Une situation largement liée à l’augmentation de la surpopulation des prisonniers car lorsque le taux d'occupation atteint par endroits 130%, voire 200 %, le niveau d’encadrement reste constant. Quand il ne chute pas en raison d’un absentéisme record... Or la densité carcérale ne cesse de progresser en France, qui dans le domaine détient en Europe la troisième place après Chypre et la Roumanie.


Aujourd’hui en France - le 20 avril 2025

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