Hier, le directeur interrégional des services pénitentiaires Sud-Est, Thierry Alves, le préfet de Corse, Jérôme Filippini, et le procureur d'Ajaccio, Nicolas Septe, ont visité la maison d'arrêt ajaccienne, surpeuplée comme toutes les autres prisons de France.
SURPOPULATION CARCÉRALE
— framafad paca corse (@WaechterJp) April 10, 2025
Visite discrète des autorités à la prison dAjaccio, surpeuplée comme toutes les autres prisons de France. @corsematin pic.twitter.com/358UluxmRp
Jeanne-F. COLONNA
La visite semble avoir été inscrite à l’agenda du directeur interrégional des services pénitentiaires Sud-Est, Thierry Alves, il y a longtemps déjà. Elle percute néanmoins l'actualité puisque lundi, veille du déplacement de Thierry Alves à Ajaccio, des personnels de la maison d'arrêt ont manifesté leur mécontentement face à la surpopulation carcérale de la prison d'Ajaccio en scotchant notamment un panneau sur la porte de l'établissement sur lequel il était inscrit : « Complet.» Un mouvement d'humeur pour dénoncer un taux d'occupation proche de 180 %
• Différer les mises à exécution de peines
Accompagné du préfet de Corse Jérôme FIlippini, et du procureur d'Ajaccio Nicolas Septe, le directeur interrégional a pénétré dans la prison d'Ajaccio peu après 11 heures, pour en ressortir vers midi trente. Il n'a fait aucune déclaration à la presse, présente sur place, sur cette situation qui ne semble pas trouver de solution à court terme. « Certains déplacements de détenus sont envisagés », nuance tout de même José Caria, porte-parole du Syndicat Force Ouvrière justice maison d'arrêt d’Ajaccio.
«Le taux d'incarcération, de 180 %, va à l'encontre de l'idée selon laquelle la justice serait laxiste. »
Le « zéro écrou » sollicité par les agents pénitentiaires ne semble par ailleurs pas envisageable, selon le procureur d'Ajaccio. « Ce n'est pas possible. On constate une augmentation de la délinquance et on assume le fait de lutter contre les stupéfiants, les violences intrafamiliales, notamment le taux d'incarcération, de 180 %, va d'ailleurs à l'encontre de l'idée selon laquelle la Justice serait laxiste. Cependant, quand nous le pouvons, nous mettons des choses en place, comme le fait de différer des mises à exécution de peine, pour ne pas encombrer davantage la prison », argumente Nicolas Septe.
Pour les solutions à long terme. l'horizon reste sombre. Le représentant syndical envisagerait bien le construction d'un nouveau bâtiment, mais les déconvenues du passé n'incitent pas à l’optimisme.
Selon les agents pénitentiaires, la prison compterait 94 détenus pour 50 places. L'administration pénitentiaire dénombre de son côté 91 personnes écrouées pour 53 places, soit un taux d'occupation de 171 %. Le centre pénitentiaire de Borgo affiche, lui, un taux d'occupation de 125 %, avec 203 détenus, pour 165 places.
Corse Matin, le 9 avril 2025