Le Parquet national antiterroriste (Pnat) se dessaisit du dossier. Les faits relèvent, selon lui, de « la très grande criminalité organisée ».
Attaques contre les prisons : 21 personnes présentées à la justice
— framafad paca corse (@WaechterJp) May 5, 2025
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) se dessaisit du dossier. Les faits relèvent, selon lui, de « la très grande criminalité organisée ». @lemidilibre pic.twitter.com/HZpgpDS0fI
Vingt et une personnes ont été présentées à la justice, vendredi, en vue d’une mise en examen, dans l’enquête sur les attaques contre l’administration pénitentiaire, perpétrées depuis le 13avril à travers la France, notamment à Nîmes et Toulon, au nom d’un mystérieux groupe baptisé “DDPF”.
Le placement en détention provisoire a été requis pour l’ensemble des mis en examen.
Parmi ces suspects, sept d’entre eux étaient cependant déjà incarcérés et deux sont mineurs. Une information judiciaire est ouverte pour association de malfaiteurs en vue de crimes et délits. Les investigations, menées par plus de 300enquêteurs, «ont permis d’inscrire résolument ces actions dans la très grande criminalité organisée», explique le Parquet national antiterroriste (Pnat), qui se dessaisit donc du dossier.
Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, avait déjà précisé, mercredi, que les attaques contre les prisons françaises n’étaient pas l’œuvre «de l’ultragauche, ni d’une ingérence étrangère, ni d’une coïncidence générale». La piste terroriste désormais écartée, la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) est en charge des investigations.
Jeudi, 26 personnes étaient encore en garde à vue, rapporte LeParisien, après un vaste coup de filet mené depuis lundi en région parisienne, à Marseille, Bordeaux et Lyon.
L’auteur du compte DDPF identifié
Selon le PNAT, le mode opératoire «correspond à celui habituellement employé par les organisations criminelles pour faire exécuter des missions pour leur compte».
Un mot d’ordre aurait été lancé initialement sur un compte Telegram DDPF, suivis d’«offres d’actions» diffusées sur les réseaux sociaux, rapporte Le Parisien. Des «exécutants» ont alors été payés pour passer à l’action. Le créateur du compte DDPF, auteur d’un texte de revendication mettant en cause la condition carcérale, a été identifié par les enquêteurs. Il s’agit d’un détenu «qui est sur le point d’être jugé pour des faits liés au narcobanditisme marseillais, proche de la DZ Mafia», précise le Parquet national antiterroriste. Il avait trois relais principaux, des donneurs d’ordre, là aussi dans le grand banditisme, qui désignaient des cibles, «manifestement choisies parmi les agents et établissements pénitentiaires de leur connaissance». Cette campagne de terreur lancée contre les surveillants de prison a probablement été organisée en réaction au durcissement annoncé des conditions de détention des narcotrafiquants les plus dangereux, qui seront bientôt regroupés dans deux prisons de haute sécurité, à la demande du garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
Celui-ci a récemment proposé aussi de faire payer aux prisonniers leur détention.
Le Midi Libre - le 3 mai 2025