Quand de jeunes condamnés s'initient au journalisme

MARSEILLE — Exposition de photos, projection, plateau de radio... Mercredi, entre les murs du couvent Levat à Marseille (3e), les travaux journalistiques des jeunes du centre éducatif fermé Don Bosco ont été présentés.


« Cette page, c'est moi qui l'ai faite ! » La voix pleine de fierté, Sophie*, 15 ans, pointe le fanzine affiché sur le mur du couvent Levat, à Marseille (3e). Ce mercredi, ils ne sont que deux jeunes du centre éducatif fermé Don Bosco à avoir pu participer à la restitution de leur initiation au journalisme sportif.


Organisée par les associations Canapé-lit et Collectif Résidence, le projet « Sur le vif » a permis à des adolescents sous contrôle judiciaire d'être initiés à différentes pratiques journalistiques à travers le sport.


« Le sport ça permet de rassembler donc c'était bien pour captiver les jeunes », explique Inès Svartz, membre de l'association Collectif Résidence et encadrante du projet. Pendant plusieurs mois, les jeunes ont pu apprendre des bases en prise de son, prise de vues, préparation et réalisation d’interviews, gestion et animation d’une émission radio et élaboration d’un fanzine autour de trois sports : le football, le hockey sur glace et la pétanque.


Chaque sport permettait d'aborder une compétence journalistique. La prise d'image pour le foot, l'interview pour la pétanque et la création d'un fanzine pour le hockey. Des ateliers qui leur ont aussi permis de découvrir des sports.


« Le foot, tout le monde connaît. Mais le hockey sur glace, par exemple, c'était la première fois qu'ils allaient à un match, ça a super bien marché », sourit Inès Svartz. Pour les organisatrices de « Sur le vif », l'adaptation était essentielle tout au long du projet. « Avec ces enfants, on est sur un public assez particulier, explique l'animatrice. On n'imposait rien, c’était basé sur le volontariat, donc on s'adaptait suivant ce qu'ils voulaient ou pas faire. »


Les jeunes passaient d'ailleurs régulièrement d'un atelier à l'autre, au gré des temps de condamnation et des rendez-vous judiciaires. Peu ont donc pu assister à la restitution organisée par les deux associations. « C'est dommage de faire une restitution sans les jeunes, mais il faut savoir s'adapter avec ce type de public », s'attriste Marie Bianchard-Dignac de l'association Canapé-lit.

Eva Janus

*Le prénom a été modifié

La Marseillaise, le 10 mai 2025

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