Défi

C’est un chiffre indiscutable qui va à l'encontre des idées reçues : la France compte un peu plus de 83000 détenule)s. Un record. Et une preuve tangible que le système judiciaire français n'est pas si laxiste que d'aucuns le décrivent.


L’édito de Damien Delseny, Chef du service Police-Justice

Deuxième chiffre tout aussi indiscutable : la surpopulation carcérale atteint 133% en moyenne. Concrètement, cela signifie que les prisons ne sont pas pleines. Non, elles débordent. Le phénomène n’est pas nouveau.

Jusqu'en 2007, la grâce présidentielle et collective du 14 juillet permettait de vider (un peu) et de manière très incontrôlée, les cellules. Un trompe-l’œil auquel a mis fin Nicolas Sarkozy dès le début de son mandat de président de la République, comme un signal de fermeté.


La fermeté et l'autorité sont d'ailleurs les deux sources principales de cette hausse sans fin du nombre de détenus dans les prisons. La répression accrue des violences intra-familiales et des délinquants routiers a aussi joué son rôle.


Mais qui pourrait se plaindre de voir puni et enfermé un compagnon ou un mari violent ? Et il ne serait pas surprenant qu'un sondage mené auprès des Français aboutisse à un résultat qui démontre qu'une majorité de nos concitoyens trouve qu'on n'incarcère pas assez encore.


Mais aujourd'hui, il n'est plus question d'idéologie, d’être pour où contre la prison. Il est question de régler une situation explosive, pour les détenus mais aussi pour les fonctionnaires chargés de les surveiller, de les soigner ou de les accompagner vers la sortie. Des prisons surpeuplées ne rendent rien possible, à part augmenter le risque de récidive.


C'est le problème de tous en fait: parce que dans leur immense majorité, les détenus finissent un jour par être libérés et faire leur retour parmi nous.

Le Parisien, le 27 juillet 2025

PLAN DU SITE - © la FRAMAFAD PACA & CORSE- 2025 - Pour nous joindre