Prisons de France, état d’urgence

Elles débordent nos prisons. Un triste record a été atteint le 1er juin : 84 000 personnes détenues pour environ 63 000 places. Dans les régions de l’Ouest, plus de 10 000 sont détenues. Il manque environ 2 500 places !



L'article "Prisons de France, état d’urgence" publié par Ouest-France le 6 juin 2025 met en lumière la situation critique des prisons françaises. Voici un résumé des points clés abordés :

  1. Surpopulation Carcérale : Les prisons françaises atteignent un niveau record de surpopulation avec 84 000 détenus pour environ 63 000 places disponibles. Dans l'Ouest de la France, plus de 10 000 personnes sont détenues, avec un déficit d'environ 2 500 places.
  2. Conditions de Détention : Les détenus vivent dans des conditions indignes, souvent dans des cellules de moins de 3 m², parfois infestées de cafards et de punaises. Beaucoup dorment sur des matelas posés à même le sol et passent jusqu'à vingt heures par jour en cellule.
  3. Problèmes de Cohabitation et de Tolérance : La surpopulation entraîne des tensions et des problèmes de cohabitation, ce qui nuit à la réinsertion des détenus. Les températures caniculaires aggravent ces conditions déjà difficiles.
  4. Alarmes et Recommandations : Depuis mars, plusieurs alertes ont été lancées concernant l'état d'urgence dans les prisons, comparé à la crise sanitaire du Covid-19. Une mission d'urgence a proposé une réduction exceptionnelle des peines pour désengorger les prisons, mais les députés n'ont pas agi en conséquence.
  5. Avis de la Cour des Comptes : La Cour des comptes a également alerté sur la dégradation du fonctionnement des prisons due à la surpopulation, ce qui augmente les risques de violence et fragilise la sécurité des détenus et du personnel. Elle recommande de mobiliser des moyens pour promouvoir les travaux d’intérêt général et le bracelet électronique.
  6. Appel à l'Action : L'article souligne l'urgence d'agir pour améliorer les conditions de vie dans les prisons, afin de garantir la dignité des détenus et des surveillants, et de favoriser la réinsertion. Le ministre de la Justice a recommandé des actions immédiates pour prévenir tout embrasement.

En conclusion, l'article appelle à une intervention rapide et efficace pour résoudre cette crise pénitentiaire qui met en danger tant les détenus que le personnel pénitentiaire.

S’il est normal que les personnes condamnées purgent leur peine, il est scandaleux qu’elles la vivent dans des conditions indignes, surtout dans les maisons d’arrêt.

Beaucoup de détenus « occupent des cellules où l’espace disponible pour une personne […] est souvent inférieur à 3 m² », explique Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Elle déplore l’existence de cellules vétustes : cafards, punaises… (1)

Des milliers de personnes dorment sur des matelas à même le sol. Il n’est pas rare qu’elles restent en cellule vingt heures sur vingt-quatre ! Surnombre, promiscuité. Les températures caniculaires rendent ces problèmes encore plus insupportables. L’inquiétude grandit avec les vacances. Les personnels pénitentiaires déjà à bout de souffle seront encore moins nombreux.

La surpopulation « génère des problèmes de cohabitation et de tolérance […] qui passent au premier plan pour certains détenus, là où l’on devrait plutôt s’occuper de leur réinsertion », constate Alexandre Bouquet, secrétaire national du Syndicat national des directeurs pénitentiaires (2).

Depuis le mois de mars, l’alarme a retenti plusieurs fois mais dans le vide ! La mission d’urgence sur l’exécution des peines diagnostiquait un service public pénitentiaire en « état d’embolie ». Ne pouvant ni garantir aux personnes détenues des « conditions de détention conformes au respect de la dignité des personnes », ni prévenir la récidive très élevée. Elle alertait sur « l’état d’urgence » comparable à celui lié à la pandémie de Covid-19, revêtant une « dimension sanitaire et sécuritaire ». Elle proposait que le législateur « détermine une réduction de peine exceptionnelle ». Les députés n’ont pas pris le problème à bras-le-corps.

En mars, la Cour des comptes aussi alertait : la surpopulation dégrade le fonctionnement des prisons, « promiscuité, inactivité des détenus et risques de violence sont accrus. La sécurité même des détenus et du personnel est fragilisée par une situation qui dépasse […] la saturation. La prison ne remplit pas non plus son rôle d’aide à la réinsertion ou à la prévention de la récidive ». Pour désengorger les prisons à court terme, elle invitait « à mobiliser dès aujourd’hui les moyens nécessaires » pour l’exécution et le suivi des travaux d’intérêt général et au bracelet électronique (3).

La canicule révèle au grand jour l’inacceptable. On ne peut détourner les yeux ni laisser les professionnels du système pénitentiaire seuls face à lui. Il importe d’agir sans attendre pour prévenir tout embrasement, comme l’a recommandé le ministre de la Justice, et pour établir des conditions de vie dignes qui ne mettront en danger ni les surveillants ni les personnes détenues et qui permettront de préparer la réinsertion.

(1) L’Humanité, 22-05-25 ; (2) La Croix, 03-06-25 ; (3) Évaluation de deux peines alternatives à l’incarcération

Ouest-France, le 6 juin 2025

PLAN DU SITE - © la FRAMAFAD PACA & CORSE- 2025 - Pour nous joindre