La situation est alarmante dans les prisons françaises, au bord de l'explosion. Elles comptaient en juin 84 500 détenus pour seulement 62 566 places opérationnelles, soit une densité carcérale moyenne de 135%. Cela dépassait même les 200% dans 22 établissements ou quartiers pénitentiaires.
Entre surpopulation, manque de suivi des détenus et canicule, les prisons au bord de l'explosion
— framafad paca corse (@WaechterJp) July 1, 2025
La situation est alarmante dans les prisons françaises, au bord de l'explosion. Elles comptaient en juin 84 500 détenus pour seulement 62 566 places,https://t.co/yPlN4rt6Qy
Les prisons françaises, souvent vétustes et inadaptées au changement climatique, suffoquent, la canicule constituant avec la surpopulation endémique un cocktail explosif, s'inquiètent des syndicats. Avec des prisons qui débordent et des surveillants en sous-effectif, tous les voyants sont au rouge.
La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté a réuni un groupe de travail avec des avocats, magistrats, surveillants pénitentiaires, médecins, qui sera entendu ce mercredi par la commission des lois de l'Assemblée nationale. Il prône la régulation carcérale, à l'image du syndicat national des directeurs pénitentiaires qui réclame un plan d'urgence au gouvernement, ainsi que le syndicat FO pénitentiaire qui demande à remettre en liberté les détenus en fin de peine, comme cela avait pu être le cas durant le Covid.
"Il faut absolument libérer un certain nombre de détenus, on ne peut plus continuer ainsi", alerte Emmanuel Baudin, secrétaire général FO pénitentiaire. "On prend 200 détenus par semaine, soit près de 1000 détenus en plus par mois. Il n'est plus possible de continuer, nos maisons d'arrêt vont exploser. On a des détenus qui s'entretuent, des agressions de plus en plus violentes, la chaleur qui arrive et donc la crainte, c'est qu'on ait des établissements qui brûlent. Si on ne libère pas, il va y avoir des morts."
Plusieurs drames en prisons ces derniers mois
Preuve dramatique d'une situation devenue intenable : les agressions, mais aussi les meurtres entre détenus se multiplient ces derniers mois. Il y en a eu cinq depuis la fin de l'année dernière : un détenu égorgé par son codétenu aux Beaumettes à Marseille en octobre dernier, un autre battu à mort dans la cour de promenade de la prison d'Aix-Luynes en février et ces dernières semaines, trois détenus tués dans les prisons de Bois-d'Arcy, Rennes et Poitiers.
La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonot, est effarée par ce décompte macabre : "Ce sont des jeunes détenus qui ont supplié pendant des jours, qui ont réclamé un changement de cellules, disant 'mon codétenu me fait peur' et que cela va mal finir. Et ce mal est arrivé, c'est un film d’horreur."
La rédaction numérique de France Inter ⸱ Mardi 1 juillet 2025