Qui sont les gardiens des nouvelles prisons de haute sécurité ?

Enquête  A la veille de l’ouverture du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, premier établissement à accueillir les plus gros narcotrafiquants français, les candidatures aux postes de surveillants ont été massives. Rencontre avec ces hommes et femmes dont on parle peu.

Par  Mathieu Delahousse

Elle prend ses notes dans un petit carnet de couleur entouré d’un élastique rose qu’elle dissimule dans la poche de son pantalon bleu réglementaire. Séverine (les prénoms ont été changés), trois barres dorées sur son gilet tactique pour symboliser son grade de capitaine pénitentiaire, sera, à partir de fin juillet, l’une des 246 agents affectés à Vendin-le-Vieil (Pas‑de-Calais), première prison de haute sécurité dédiée aux narcotrafiquants considérés comme les plus dangereux de France. La jeune femme de 32 ans, devenue surveillante après une première vie de « petits boulots » suivie de vaines tentatives pour entrer dans la police et la gendarmerie, s’est portée volontaire pour travailler dans ce bunker, entouré de miradors et situé à un jet de pierre de Lens. « Le Nouvel Obs » a pu le visiter, le 6 juin.

Pour le moment, Séverine attend l’arrivée des « gros profils ». Dehors, d’habitude, elle parle « peu de son métier ». « Certains de mes proches peuvent avoir des craintes exacerbées. Je les élude », confie-t-elle après avoir simplement demandé qu’on modifie son prénom. Un avant-goût de sa vie à venir : Gérald Darmanin, le ministre à l’origine de ces « super-prisons », dotées de quartiers de lutte contre la criminalité organisée (QLCO), créés par…

Le Nouvel Obs, le 24 juin 2025

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