La surpopulation du système carcéral rend les canicules invivables pour les détenus et le personnel.
Les prisons se transforment en fournaises.
— framafad paca corse (@WaechterJp) July 12, 2025
La surpopulation du système carcéral rend les canicules invivables pour les détenus et le personnel. @lamarsweb pic.twitter.com/WuVwWGvNzb
Le 2 juillet, plusieurs dizaines de surveillants pénitentiaires se sont mobilisés à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone pour protester contre leurs mauvaises conditions de travail et les conséquences de la canicule. « Il faut comprendre que même en dehors des fortes chaleurs, l'insalubrité règne en maître à Villeneuve-lès-Maguelone », explique Stéphane Dulac, surveillant pénitentiaire et délégué à Force ouvrière.
Il y a au minimum trois détenus par cellule de 9 m² et quatre ou cinq détenus dans les unités de 12 m². C'est simple : tant qu'il y a de la place, on rajoute des matelas au sol. Aujourd'hui, il y en a 180.
Alors que Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, annonçait le 30 juin avoir déclenché un « Plan canicule », Stéphane Dulac considère qu'il s'agit simplement « d'un effet d'annonce » et ajoute qu'une des seules mesures concrètes prises dans son établissement s'est résumée à la distribution d'une bouteille d'eau par jour aux indigents.
Avec la secrétaire de Force ouvrière Justice Fanny Rigal, ils ont été reçus à la préfecture le 4 juillet et ont obtenu la promesse de 56 transferts hors-région. Cependant, ils réclament également de ne plus absorber des détenus dépendant d'autres directions départementales.
En juillet 2024, l'association « Notre affaire à tous » avait analysé et décrit dans un rapport les risques environnementaux pesant sur les prisons. Selon celui-ci, 100 % des prisons françaises sont exposées au risque de canicule. Le rapport décrit plusieurs facteurs aggravants tels que les problèmes d'isolation liés à la vétusté, les fenêtres situées trop haut ou difficiles à ouvrir, l'accès restreint à l'eau et à l'électricité ou encore des cours de promenades inadaptées.
Parmi tous les établissements étudiés, les maisons d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone et de Nîmes ainsi que le centre pénitentiaire de Béziers sont tous considérés comme présentant un risque « important » de canicule, notamment à cause de leur surpopulation « chronique ». Fait plutôt rare, à Villeneuve-lès-Maguelone, les cellules comportent toutes des douches : « Notre syndicat s'est battu pendant dix ans avant de les obtenir en 2016 », rappelle Stéphane Dulac.
Nina Bailly, La Marseillaise Occitanie, le 11 juillet 2025.